Avec la révision sur la loi Covid-19, le rôle de la task force scientifique de la Confédération est remis en question. Selon la proposition voté à une courte majorité de la Commission de l’économie du Conseil national, elle ne doit plus s’exprimer publiquement sur les mesures liés au Covid-19. Cette compétence serait réservé au parlement et au Conseil fédéral. Cette position est clarifié dans le journal en ligne nau, qui a interrogé Petra Gössi, présidente du PLR.
La proposition suscite des réactions fortes du monde politique et scientifique du pays.
««Il s’agit clairement de museler la task force, réagit Sophie Michaud Gigon (Verts/VD), «On ne peut pas simplement faire taire ces experts sous prétexte qu’ils rapportent des faits qui nous déplaisent et retardent des réouvertures tant attendues.» […] Lancé lundi, l’appel des Verts a récolté plus de 3000 signatures. Sophie Michaud Gigon doute d’ailleurs que le parlement valide une telle mesure. «Il s’agit d’une attaque violente tant envers la liberté scientifique qu’envers la liberté d’expression inscrites dans la Constitution.»» (24 heures)
«Membre de la CER-N, Samuel Bendahan (PS/VD) ne cache pas sa colère: «Il s’agit d’un acte de censure du travail effectué par des scientifiques indépendants. Elle est comparable aux efforts déployés par les républicains américains pour museler le discours scientifique», réagit-il. » (Le Temps)
Vice-présidente de la task force, Samia Hurst signale que dans une démocratie, toutes les voix doivent pouvoir s’exprimer. Elle plaide pour une communication ouverte sur l’état des connaissances scientifiques pour permettre à la société à tous les niveaux de réagir en temps réel. (RTS : La Matinale)
Pour le politicien et médecin Felix Gutzwiller, la cause pour ce mécontentement envers la task force est à trouver dans les débuts de la pandémie, ou chacun-e de ses membres s’est manifesté de son côté sur les réseaux sociaux, plutôt que de se présenter en tant qu’équipe unie. Pour lui, la science doit être intégrée de telle sorte qu’elle ne produise plus de perplexité, mais soutient la politique. L’opinion consolidée des scientifiques est au premier plan et non le profilage personnel. (SRF News)
Le journaliste Nik Walter écrit: «Le fait que la task force soit maintenant soumis à un feu aussi vif de la part du spectre politique de droite et des sceptiques du Covid est une évolution dangereuse.» Par ailleurs, la reproche que la task force ferait soi-même de la politique serait «simplement grotesque». (Der Bund)
La professeure en Immunologie de l’Université de Genève, Isabelle Eckerle, est contente de n’avoir jamais fait partie de la task force: «Le conseil politique devient ridicule, [… ] à un moment ou à un moment où la voix (forte) de la science est plus que jamais nécessaire !» (Basellandschaftliche Zeitung bz, Tweet)