Ola Söderström, professeur à l’Université de Neuchâtel et ancien membre de la présidence du FNS (2017-2020), regrette la situation de précarité de 80% du personnel scientifique de ce pays. Il se montre critique autant du statu quo que de la solution proposée par la pétition déposée le 8 octobre.
«D’autres mesures me semblent mieux à même de répondre au problème. Il s’agit d’abord de réduire la contribution du FNS au gonflement de la bulle des postdocs sans emploi, non pas en réduisant son budget, mais en privilégiant, comme dans d’autres pays, l’emploi de post-doctorant.e.s plutôt que de doctorant.e.s dans les projets de recherche. Pour que cela fonctionne, il faut, d’une part, des solutions pour que cela ne conduise pas à une dépendance à long terme de ces postdocs vis-à-vis de leurs ex directrices ou directeurs de thèse et, d’autre part, déplafonner leur durée d’emploi dans des projets du FNS. Ensuite, et je rejoins le contenu de la pétition sur ce point, il s’agit au niveau de swissuniversities […] de définir des principes généraux permettant de transformer de façon coordonnée la structure des postes dans les hautes écoles, en aplatissant la pyramide afin de créer plus de postes pour la relève. […] Encore faut-il cesser de leur proposer la carrière académique comme seul horizon professionnel, accompagner ces trajectoires et valoriser les compétences de cette relève, à ses propres yeux et auprès de leurs potentiels employeurs. […] Sur ce point, le Graduate Campus mis en place dans les universités de Lausanne et de Genève peut constituer une initiative à développer et à généraliser sur le plan national.»