«Si le mandat de Donald Trump n’a pas mis en péril le leadership américain en matière de recherche, la forteresse américaine présente néanmoins quelques signes de faiblesse. Dans son rapport biennal 2020, «L’état de la science et de l’ingénierie américaine», la NSF [National Science Foundation] note que d’autres pays – notamment la Chine – investissent massivement dans la recherche, et que «s’il fut un temps où les États-Unis étaient le leader incontesté en matière de science et d’ingénierie, ils jouent aujourd’hui un rôle moins dominant dans de nombreux domaines».
Une telle lame de fond, associée à la politique migratoire de Trump, pourrait finir par avoir un impact sur l’attractivité américaine, estime Jérôme Viala-Gaudefroy, [professeur d’études américaines à l’Université Paris Nanterre]. «Beaucoup de jeunes étrangers vont aux Etats-Unis pour finir leurs études ou faire leur doctorat, et décident d’y rester. […]. Mais avec les sérieuses restrictions de cette administration sur l’immigration et les visas, de nombreux scientifiques s’inquiètent.» […] Pour Michel Dubois, [chercheur au CNRS,] «l’Europe n’a rien à gagner d’une fragilisation de la communauté scientifique américaine. Avoir des partenaires dynamiques, structurants et leaders, c’est très important.»»