L’auteur, Markus Gabriel, Professeur de Philosphie aux Universités de Bonn et New York, défend les humanités («Geisteswissenschaften»), un domaine qui est parfois critiqué par ses propres rangs, comme dernièrement par Hans Ulrich Gumbrecht dans la NZZ du 29.10.10, et parfois par l’extérieur. Le président brésilien Jair Bolsonaro a récemment effectué des coupes dans le financement des sciences humaines (en sociologie et philosophie), et des telles tendances populistes existent également en Hongrie, Chine, Russie, la Turquie et ailleurs. Ces attaques seraient une atteinte à l’objectivité : des coupes aux humanités au profit des sujets MINT méneraient vers plus d’«illibéralisme».
Les humanités permettent, selon l’auteur, d’analyser des sujets d’actualité (IA, fake news, digitalisation, atteintes à la démocratie par les réseaux sociaux, etc.) mieux que les sciences techniques: L’esprit humain et ses codes historiques, sociaux et culturels ne sont pas « déchiffrables » moyennant des méthodes d’apprentissage machine ou des neurosciences.
Par ailleurs, l’auteur estime que la pensée de l’EPFZ qui souhaite encourager avec son programme «Critical Thinking», était du domaine des sciences humaines.