«Zelig, le bar de l’Université de Lausanne (UNIL), est secoué par des accusations de harcèlement depuis plusieurs semaines. En réaction, l’association annonce avoir décidé d’exclure «un ancien membre».»
22 Fév 2024
22 Fév 2024
«Zelig, le bar de l’Université de Lausanne (UNIL), est secoué par des accusations de harcèlement depuis plusieurs semaines. En réaction, l’association annonce avoir décidé d’exclure «un ancien membre».»
30 Jan 2024
Les menaces de mort ont explosé pendant le Covid-19 sur le réseau social X, anciennement appelé Twitter, visant aussi des scientifiques genevois de la santé comme Didier Pittet, Mathieu Rebeaud ou Alexandre Calmy. Plus récemment, ils ont aussi visé la climatologue Valérie Masson-Delmotte. Elle dénonce un véritable «déferlement de haine des climato-sceptiques» sur les réseaux sociaux. «Et sur X en particulier, devenu une véritable «cage à hyènes», regrettent des experts.»
Selon l’étude Climatoscope 2023 financée par le CNRS, «La communauté dénialiste [niant le changement climatique en cours] sur Twitter est composée majoritairement de comptes ayant participé à de nombreuses campagnes de contestation anti-système/antivax pendant la pandémie. De plus, sur 10 000 comptes, près de 6000 ont relayé la propagande du Kremlin sur la guerre en Ukraine.» Autre problème: une bonne proportion de ces comptes est aujourd’hui «inauthentique» et, en partie, liée à des robots.
29 Jan 2024
Jo Phoenix, une professeure critique à l’égard du genre, a obtenu gain de cause devant un tribunal du travail britannique parce que son université (Open University, ou OU) ne l’avait pas protégée contre le harcèlement. Elle craint que des cas similaires ne se reproduisent à moins que les institutions «n’assument leurs responsabilités».
«De mon point de vue, le grand titre est que les universitaires, les étudiants et les personnes travaillant dans les universités ne peuvent pas traiter de transphobes et de terfs [féministes radicales trans-exclusives] les personnes qui critiquent le genre ou qui adoptent ce point de vue sans que cela ne soit à la fois une insulte et la possibilité d’un acte de harcèlement», a déclaré la professeure. Elle estime que son ancien employeur (l’OU) aurait pu agir différemment à plusieurs reprises, notamment en insistant pour qu’une conférence annulée en raison de la participation d’orateurs qualifiés de «transphobes» soit maintenue et en avertissant le personnel qu’il était inacceptable de déposer des plaintes contre des personnes en raison de leurs opinions.
Par ailleurs, le juge a estimé qu’il n’y avait «rien de scolaire» dans une lettre ouverte signée par plus de 300 universitaires qui demandaient à l’OU de retirer son soutien public au réseau de recherche critique sur le genre (Gender Critical Research Network) cofondé par Jo Phoenix.
20 Déc 2023
««Environnement de travail toxique», «dysfonctionnements dans l’organisation», et un «management marqué par l’opacité et l’arbitraire»: tel est le climat qui règnerait à l’École romande d’arts et communication (Eracom), selon le Syndicat vaudois des maître·sses de l’enseignement professionnel (SVMEP), qui tenait une conférence de presse hier.» (Le Courrier)
14 Déc 2023
Alors que la Suisse manque de médecins, «22% des médecins assistants ont déclaré qu’ils envisageaient de quitter le métier […] après leurs premières expériences en cabinet». Une des raisons semble être le harcèlement dans les hôpitaux suisses que dénoncent les étudiant·es.
Cette problématique n’est pas nouvelle: en 2018 le Collectif de lutte contre les attitudes sexistes en milieu hospitalier (Clash) fût créé à Lausanne, ce qui avait permis des améliorations, comme la création d’une hotline pour signaler des incidents, la rédaction des rapports d’expériences pour l’Hôpital universitaire de Lausanne et finalement, «les étudiants en médecine des universités de Lausanne et de Fribourg suivent en troisième année un cours obligatoire sur le harcèlement dans le milieu médical.»
L’exemple de la Suisse romande, et en particulier de Lausanne, est un «modèle» pour les Clash de la suisse alémanique, où les choses se passent moins bien et où les étudiant·es n’apprennent pas pendant leurs cours obligatoires «ce que cela signifie d’entrer dans un système aussi hiérarchisé». Bien que les universités dans la Suisse alémanique soient mobilisées face à la problématique du harcèlement dans les hôpitaux, le Clash estime cela insuffisant et veut faire bouger les choses.
«Les étudiants en médecine victimes de harcèlement ont un risque plus élevé de burn-out, souffrent davantage de troubles de l’anxiété et du sommeil et ont plus souvent recours à des substances addictives, ce qui les rend plus vulnérables aux erreurs médicales», conclut une étude de l’Université de Lausanne de 2023. L’Institut suisse pour la formation médicale postgraduée, responsable du contenu de la formation continue des médecins, mène une révision complète du catalogue d’objectifs de formation et met comme thème prioritaire la santé des médecins, mais «[l]a prise de conscience des liens structurels de l’abus de pouvoir n’est pas mentionnée.»
13 Déc 2023
La présidente de l’université américaine Harvard Claudine Gay sera maintenue dans ses fonctions malgré des «pressions politiques» après des propos jugés ambigus sur des questions liées à l’antisémitisme sur le campus, a annoncé mardi l’instance dirigeante de l’établissement. A cela il s’ajoute une pression économique, parce que des donateurs menacent de retirer leurs fonds.
La présidente s’est excusé suite à l’interrogation par le congrès: «Lorsque les mots amplifient la détresse et la douleur, je ne sais pas comment on peut ressentir autre chose que du regret», a-t-elle déclaré. Elle avait défendu avec ses collègues deux collèges de l’Université de Pennsylvanie UPenn et du MIT le principe de la liberté d’expression aux Etats-Unis.
Des «éditorialistes» [par exemple The Wall Street Journal, Forbes, USA Today, etc.] ont également accusé Claudine Gay et ses de hypocrisie, la question de la liberté d’expression étant épineuse depuis des années dans les universités et dans les campus, «parce qu’on a basculé dans ce qu’on a appelé il y a très longtemps le politiquement correct, […] a ce qu’on colle aujourd’hui l’étiquette «woke»», explique la professeure en études américaines de l’Université de Toulouse, Françoise Coste, dans l’émission de la RTS.
7 Déc 2023
«Face à la montée de l’antisémitisme sur les campus, les universités américaines [Harvard, Penn (Université de Pennsylvanie) et MIT] se sont défendues devant le Congrès dans une audition désastreuse, en invoquant la liberté d’expression.» (Le Temps)
«The leaders said they are taking steps to combat hate, including beefing up security on campuses and taking action against anyone who harasses or discriminates against students, faculty or staff. They also said their schools want to ensure the safety of their students while still protecting free speech.» (The Wall Street Journal)
30 Nov 2023
Selon une récente étude publiée dans Nature, le sexisme favorise que les fonds publics destinés à la recherche qui sont utilisés de manière inefficace, freinant le progrès.
Dans l’article paru dans le journal féministe en ligne Ellexx, la co-autrice et professeure à l’EPF Zurich Ursula Keller explique la situation et donne des propositions d’amélioration.
2 Nov 2023
«Un groupe d’universitaires et d’autres membres du personnel de plusieurs universités britanniques ont lancé une initiative indépendante pour lutter contre les brimades et le harcèlement dans l’enseignement supérieur. L’un des objectifs du groupe est de plaider en faveur de la création d’un médiateur indépendant auquel les personnes victimes de harcèlement peuvent s’adresser si elles estiment que leur établissement ne traite pas leur plainte de manière adéquate.»
Astrophysicien à l’université de Cambridge, Wyn Evans est l’un des responsables du 21 Group, un groupe de défense spécialisé qui a été lancé le 1er novembre. Ses objectifs sont de récolter des données sur le harcèlement de manière plus large et «[…] de plaider en faveur de la création d’un bureau de médiateur indépendant pour le système d’enseignement supérieur britannique, afin que les étudiants puissent s’adresser à quelqu’un si les établissements traitent mal les plaintes pour brimades. Un tel organisme existe pour les étudiants de premier cycle – l’Office of the Independent Adjudicator for Higher Education – mais pas pour les autres membres du système universitaire.»
«Des enquêtes menées dans divers départements universitaires et disciplines académiques du Royaume-Uni indiquent qu’environ 30 à 40 % des étudiants, des universitaires et d’autres membres du personnel sont victimes d’intimidation ou de harcèlement de la part d’un membre de leur département ou de leur domaine d’activité, précise M. Evans. Le harcèlement peut avoir des effets pernicieux et durables sur le travail et la santé mentale d’une personne.»
23 Oct 2023
«En avril, les membres du personnel du bâtiment Bancroft de l’université Queen Mary de Londres (QMUL) ont reçu un courrier électronique les informant que des capteurs allaient être installés dans leurs bureaux. Stuart Grieve, géographe à la QMUL […] a été choqué à la fois par ce qu’il considère comme une tentative de l’université de commencer à surveiller les étudiants et le corps enseignant et par l’absence de consultation.»
Qu’est-ce qui pousse les universités à installer de tels dispositifs ? Depuis la pandémie de COVID-19, elles souhaitent optimiser l’espace afin de savoir si les locaux sont utilisés de manière efficace.
Néanmoins, les institutions de la Northeastern University de Boston (Massachusetts) et de l’Université de Leiden aux Pays-Bas ont dû revenir sur leur décision après avoir installé des capteurs dans les bâtiments. Les employé∙es s’inquiètent d’une potentielle atteinte à leur vie privée et du traitement réservé aux données recueillies. La crainte est d’autant plus grande quand certains de ses capteurs sont équipés «[d’]une caméra de surveillance dotée d’un haut niveau de fonctionnalité, qui [inclut] des éléments tels que la reconnaissance des sexes et des émotions.»
14 Sep 2023
Dans le Temps, un article est dédié au traitement d’une plainte collective contre un professeur, entre janvier et juillet 2021. Le journaliste met en avant le fait que la plainte a été classée sans suite et souligne l’apparent manque de réactivité de l’institution face à la détresse de ses employé∙es, qui pourtant avait annoncé à l’époque «un virage vers plus d’inclusivité et une meilleure prévention».
Sur les quinze témoins, seul∙es cinq ont été entendu∙es. Plusieurs personnes avaient déjà alerté les ressources humaines et les doyen∙nes de la faculté en 2009, 2012 et 2019, mais «sans qu’une procédure ne soit enclenchée.»
«Blanchi, le professeur est donc toujours en poste, et n’a reçu aucun blâme ou avertissement à la suite de la plainte collective. Les plaignants s’en étonnent: «La décision finale […] nous amène à nous demander comment il est possible que cette affaire comprenant une plainte collective de 15 personnes couvrant plus d’une décennie sous la supervision de ce professeur, ainsi que les trois plaintes précédentes, n’aboutissent à aucune action ou reconnaissance d’un quelconque acte répréhensible», écrivent-ils dans leur mémoire de recours.»
17 Juil 2023
Il y a 12 ans, des doctorantes avaient porté plainte contre leur directeur de thèse du Département des sciences de l’Antiquité de l’Université de Bâle. Les doctorantes racontaient avoir subi la menace d’obtenir «une mauvaise note et d’empêcher une publication» si elles ne «le [citaient] pas plus de 100 fois dans leurs travaux». Les doctorantes «l’ont également accusé de plagiat». Le délégué à l’intégrité de l’université de Bâle avait conclu que «dans un cas, il y avait «un soupçon suffisant de comportement scientifique incorrect»». L’université avait donc «entamé une procédure de licenciement». Le professeur avait entre-temps «[déposé] une plainte anonyme auprès du Fonds national en accusant une doctorante de plagiat […]. L’Université de Bâle a estimé que les accusations de plagiat contre la thèse de doctorat primée étaient infondées et que la démarche du professeur constituait une nouvelle atteinte grave à son intégrité scientifique […]. Le conseil de l’université a donc réuni les dossiers des deux procédures en cours afin d’accélérer le processus de licenciement. Mais c’est le contraire qui s’est produit. La procédure s’en est trouvée encore plus compliquée». Après 10 ans de l’ouverture de cette procédure, «le professeur a obtenu un effet suspensif devant le tribunal» et l’université n’est pas parvenue à le licencier à cause des procédures légales. L’auteur souligne la difficulté pour une université de licencier un professeur, bien qu’elle ait «établi des règles de conduite et nommé des délégués à l’intégrité pour les juger».
12 Juil 2023
Athene Donald, Physicienne à l’Université de Cambridge, a récemment publié l’ouvrage Not Just for the Boys, qui introduit aux défis auxquels sont confrontées les femmes dans les domaines des sciences, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques (STIM), bien que le nombre des femmes dans les STIM ait augmenté. Le harcèlement et la discrimination étant présents dans les STIM, il est important selon Madame Donald de comprendre «les obstacles qui empêchent les femmes de prendre leur place dans les rangs scientifiques, notamment les attentes de la société, l’hostilité, la condescendance et les préjugés inconscients et systémiques». Elle est convaincue en outre que «les étudiant·es et les chercheur·es d’aujourd’hui ont besoin de modèles contemporains : «Pour que les filles croient que la science est faite pour elles, il ne suffit pas d’évoquer une femme d’une époque totalement différente de la nôtre, dont la vie a été marquée par les difficultés, mais aussi par la célébrité.»» (nature.com)
Rachael Garrett soutient également que malgré l’augmentation du nombre des femmes dans la recherche, le sexisme y est présent. Elle est Professeure de conservation et de développement à l’Université de Cambridge et a été Professeure assistante et directrice du laboratoire de politique environnementale à l’EPF de Zurich. Selon elle il faut «[se] pencher davantage sur les aspects culturels dans le monde scientifique». [Par exemple], [on] dit aux femmes qu’elles doivent se comporter d’une certaine manière pour être professionnelles et être perçues comme de bonnes dirigeantes». Et selon Madame Garrett il s’agit de la «micro-coercition […], [concept qui] associe l’idée de micro-agression au fait que l’agression vise à pousser les gens à adopter un certain comportement».
En parlant du cas de la Suisse, Madame Garrett se demande «comment on peut dire qu’il n’y a pas de sexisme dans les universités suisses». Elle explique que «[pour] l’instant, c’est à chaque université de décider comment elle veut gérer le harcèlement sexuel ou le mobbing» et selon elle «[la] Suisse a besoin d’une procédure formalisée au niveau national. Comme c’est le cas aux États-Unis. Là-bas, il existe les ordonnances «Title IX», une procédure nationale qui définit la manière de traiter les discriminations liées au sexe. Ainsi, cela ne serait plus laissé aux institutions individuelles». (republik.ch)
9 Juin 2023
Un sondage a mis en lumière des résultats « préoccupants » à l’EPFL. Parmi la communauté de la haute école, le stress, l’épuisement et le mobbing se font ressentir. Les chiffres sont en hausse par rapport à une enquête menée en 2019.
«C’est inquiétant et cela doit nous amener à réfléchir sérieusement à notre mode d’étudier et de travailler, non seulement pour trouver des mesures palliatives […], mais aussi pour essayer d’en comprendre les raisons», déclare Kathryn Hess Bellwald, responsable de la task force santé mentale et bien-être. Différentes solutions, tels qu’un réseau de soutien et une semaine de pause supplémentaire, sont mis en place pour tenter de résoudre le problème.
30 Mar 2023
Dans le cadre de la campagne «Stable Jobs? Better Science» (emplois stables– meilleure science), le groupe SSP de l’université de Fribourg (UniFR) accueillait mardi la tournée romande de l’autrice Adèle B. Combes du livre Comment les universités broient les jeunes chercheurs.
Selon l’article, «Une enquête sur les études doctorales effectuée à l’automne 2021 par l’université de Fribourg (UniFR) a effectivement montré que le taux de satisfaction [des collaborateurs et collaboratrices scientifiques] est bon, avec environ 80%. Pourtant, ce même sondage révèle également que 6% des doctorants immatriculés ont déclaré avoir subi des discriminations pendant leurs études de doctorat. Onze pour cent ont subi des abus de pouvoir de la part de leur directeur de thèse.»
27 Mar 2023
Adèle B. Combes a enquêté sur l’étendue du harcèlement moral et sexuel parmi les doctorants en France. Invitée en Suisse romande par le syndicat SSP Vaud, elle présente son livre «Comment l’université broie les jeunes chercheurs».
22 Mar 2023
«Résultat d’un processus consultatif de grande ampleur, Aide|UNIL vise à assurer une prise en charge rapide et adéquate de toute situation problématique et à en prévenir l’émergence.»
8 Mar 2023
Les hautes écoles suisses veulent lutter contre les abus sexuels par des campagnes et des cours. Pour de nombreux membres du corps étudiant et membres du personnel universitaire, cela ne suffit pas.
16 Déc 2022
Nature passe en revue les grands sujets traités par le journal en 2022 comme par exemple:
9 Déc 2022
L’Université de Lausanne a publié les résultats d’une enquête sur le climat de travail. Des membres de la Direction admettent avoir été «secoués» par les résultats et vont prendre des mesures.
««On ne peut être que heurté par les résultats de cette enquête», réagit Frédéric Borloz, conseiller d’Etat vaudois chargé de la formation. Ce dernier salue la transparence et la volonté d’agir démontrée par l’Unil. «Toute violence et toute discrimination sont inadmissibles», insiste-t-il. Raphaël Ramuz, secrétaire syndical SSP (Syndicat des services publics) Vaud, salue aussi cette nouvelle dynamique mais la juge encore insuffisante. […] «[…]améliorer les procédures ne suffit pas. Il faut engager des personnes qui ont une réelle volonté de lutter contre le harcèlement, d’administrer les preuves, de faire la lumière sur ce qu’il se passe», réagit-il. Et de rappeler que «l’Etat de Vaud n’a toujours pas remplacé le groupe Impact (entité chargée des conflits de travail au sein de l’administration)», malgré un audit public qui a pointé, en 2021, certains manquements dans le traitement de deux affaires de harcèlement sexuel à l’Université de Lausanne.»» (Le Temps)