Dans la lutte pour l’accès libre et gratuit des publications scientifiques, les milieux académiques et les chercheur·euse·s se mobilisent depuis plus d’une décennie afin de combattre la domination écrasante de l’éditeur néerlandais Elsevier. Cependant, la Commission européenne vient d’ériger ce leader mondial du marché en gardien du libre accès. Il s’est ainsi vu confier la surveillance de la bonne application du plan S.
Plusieurs chercheur·euse·s indigné·e·s réagissent. Pour Matthias Egger, Président du Conseil de la recherche FNS, «Il est regrettable que ce contrat ait été attribué à une entreprise comme Elsevier. Cette situation crée un réel conflit d’intérêt.» D’autres chercheur·euse·s membres de la Société mathématique de France ajoutent que, «Ce conflit d’intérêts est aggravé par l’emprise excessivement importante d’Elsevier dans certains secteurs de l’édition scientifiques.»
De plus, d’après Yannick Rochat, Docteur en mathématique appliquées aux sciences humaines et sociales et Chercheur à l’UNIL, «Face aux gros éditeurs, s’octroyant de lourdes marges, les sciences du vivant, de l’environnement ou de l’ingénierie me paraissent plus exposées à divers abus, du fait d’une plus grande demande de visibilité dans ces domaines.»