Alors que le Tribunal fédéral vient d’autoriser l’UNIL et l’EPFL à retirer le statut d’association universitaire à la société étudiante exclusivement masculine Zofingue, l’Université de Genève «n’a pas encore arrêté de position définitive sur les conséquences de la nouvelle jurisprudence du Tribunal fédéral». Marco Cattaneo, porte-parole, de l’UNIGE, affirme: «L’UNIGE, dont la charte d’éthique proscrit elle aussi toute discrimination fondée notamment sur le sexe, sera bien entendu attentive à cette jurisprudence.» Marco Cattaneo précise: «certains groupes de travail ou certaines activités peuvent faire exception, lorsque les discriminations pratiquées ont un lien objectif avec leur but légitime».
Interrogée, la présidente de l’association Venusia Genevensis, société sœur de Zofingue exclusivement féminine, affirme avoir «peur que cette décision entrave maintenant les sociétés féminines». (Tribune de Genève)
A Zurich, «les effets de la décision du juge lausannois sont à peine perceptibles, voire pas du tout. Cela s’explique par le fait que les relations entre les hautes écoles et les associations d’étudiants en tout genre sont réglées différemment qu’à Lausanne.»
A l’EPFZ, c’est l’association des étudiant·es (VSETH) qui est chargée de reconnaître les organisations étudiantes. La reconnaissance de l’EPFZ existe toutefois, mais «aucune association d’étudiants n’y est enregistrée. Elles ne peuvent donc pas perdre leur statut d’organisation reconnue, contrairement à l’EPFL.» De plus, il serait difficile d’obtenir cette reconnaissance car une condition est en effet que les organisations soient ouvertes à tous·tes.
L’Université de Zurich, de son côté, compte 19 associations d’étudiant·es, dont certaines sont exclusivement masculines et une exclusivement féminine. «Jusqu’à présent, aucune mesure concrète n’a été prise concernant le retrait de l’accréditation», a déclaré Melanie Nyfeler du service de presse de l’université de Zurich. «Le jugement sera examiné et la suite de la procédure sera évaluée.» (NZZ)
Le journaliste du In$ide Paradeplatz juge la décision du Tribunal fédéral comme un signe que «l’égalité des chances est depuis longtemps passée sous les roues d’une uniformité motivée par une politique identitaire. Ce qui ne convient pas est exclu. [..] L’arrêt du Tribunal fédéral apporte une réponse inquiétante – et remet ainsi en question les valeurs fondamentales d’une société ouverte.»