Athene Donald, Physicienne à l’Université de Cambridge, a récemment publié l’ouvrage Not Just for the Boys, qui introduit aux défis auxquels sont confrontées les femmes dans les domaines des sciences, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques (STIM), bien que le nombre des femmes dans les STIM ait augmenté. Le harcèlement et la discrimination étant présents dans les STIM, il est important selon Madame Donald de comprendre «les obstacles qui empêchent les femmes de prendre leur place dans les rangs scientifiques, notamment les attentes de la société, l’hostilité, la condescendance et les préjugés inconscients et systémiques». Elle est convaincue en outre que «les étudiant·es et les chercheur·es d’aujourd’hui ont besoin de modèles contemporains : «Pour que les filles croient que la science est faite pour elles, il ne suffit pas d’évoquer une femme d’une époque totalement différente de la nôtre, dont la vie a été marquée par les difficultés, mais aussi par la célébrité.»» (nature.com)
Rachael Garrett soutient également que malgré l’augmentation du nombre des femmes dans la recherche, le sexisme y est présent. Elle est Professeure de conservation et de développement à l’Université de Cambridge et a été Professeure assistante et directrice du laboratoire de politique environnementale à l’EPF de Zurich. Selon elle il faut «[se] pencher davantage sur les aspects culturels dans le monde scientifique». [Par exemple], [on] dit aux femmes qu’elles doivent se comporter d’une certaine manière pour être professionnelles et être perçues comme de bonnes dirigeantes». Et selon Madame Garrett il s’agit de la «micro-coercition […], [concept qui] associe l’idée de micro-agression au fait que l’agression vise à pousser les gens à adopter un certain comportement».
En parlant du cas de la Suisse, Madame Garrett se demande «comment on peut dire qu’il n’y a pas de sexisme dans les universités suisses». Elle explique que «[pour] l’instant, c’est à chaque université de décider comment elle veut gérer le harcèlement sexuel ou le mobbing» et selon elle «[la] Suisse a besoin d’une procédure formalisée au niveau national. Comme c’est le cas aux États-Unis. Là-bas, il existe les ordonnances «Title IX», une procédure nationale qui définit la manière de traiter les discriminations liées au sexe. Ainsi, cela ne serait plus laissé aux institutions individuelles». (republik.ch)