Virginia Richter, première rectrice de l’Université de Berne depuis un mois, évoque les défis actuels: «Le fait que les Services psychologiques universitaires (UPS) et l’hôpital des l’île soient actuellement en crise provoque des sentiments mitigés. […] Je pense que pour les deux, il s’agit de regagner la confiance et […] une bonne communication est importante. Et je pense que je peux y contribuer.»
Par rapport au rôle de l’Université pendant les occupations pro-palestiniennes de l’université, elle avance: «Nous ne sommes utiles à personne si nous disons : ici, nous sommes de cette opinion politique. C’est pourquoi je trouve judicieux que l’université se définisse comme politiquement neutre. J’entends par là qu’elle est également neutre vis-à-vis des partis politiques. Dès l’instant où vous abandonnez cette prétention à la neutralité, la politique vient vous dire que nous attendons de vous ceci ou cela. Mais cela ne veut pas dire que l’université est une tour d’ivoire qui n’a rien à voir avec la société. Il y a de très nombreuses choses ou de nombreux aspects dans lesquels l’université s’engage pour la société et collabore avec la politique», par exemple pour fournir des expertises. «Si la direction de l’université s’était engagée politiquement au préalable, nous aurions peut-être restreint la liberté de ces expert-es. Nous conseillons également le gouvernement, par exemple. Nous travaillons également avec des acteurs locaux dans le canton. En ce sens, nous nous considérons comme engagés dans la société. Mais ce n’est pas notre rôle de nous positionner par rapport à tel ou tel conflit.» L’université de Berne défendrait la liberté d’opinion et la liberté académique mais «ce que nous attendons de nos collaborateurs, c’est qu’ils le gèrent de manière responsable, qu’ils ne nuisent pas à l’institution et qu’ils déclarent aussi leur opinion privée comme privée.» Elle évoque notamment les lignes directrices concernant la communication et l’expression d’opinion, qui ont récemment été mises à jour, et la création d’un groupe de travail sur le caractère scientifique (Wissenschaftlichkeit) qui se penchera, entre autres, sur la différence entre l’engagement et l’activisme. «L’activisme sans distance n’a vraiment pas sa place à l’université, car il peut nuire à la crédibilité des chercheurs.»