Président du cercle fribourgeois de débat et de rhétorique, Antoine Lévêque partage ses préoccupations quant aux groupes extrémistes dans les universités qui «[…] remettent en cause les fondements et la valeur de l’échange d’idées au nom d’une lutte violente pour la défense des opprimés.»
En invitant l’avocat Marc Bonnant pour donner une conférence en lien avec la rhétorique à l’Unifr, Antoine Lévêque ne pensait pas que cela déclencherait de telles réactions. «[C]ertains groupements politiques d’extrême gauche mènent d’intenses campagnes de dénigrement à grand renfort de tracts diffamatoires et d’actes de sabotage», raconte-t-il. «[D]es militants radicaux diffusent des messages tels que: «Vous invitez Marc Bonnant? […] Honte à vous. […] Ne laissons pas de place à ce genre de discours dans nos institutions publiques et nulle part ailleurs».» Mentionnant son invité, qui ne se déplace plus dans une université sans une équipe de sécurité, il constate que la «situation en dit long sur l’évolution [des] mœurs.»
«La mesure la plus simple que pourraient adopter les rectorats et décanats romands pour s’attaquer à ce phénomène consisterait à établir un suivi plus rigoureux du contenu des enseignements dispensés dans certaines facultés. […] [I]l est évident que c’est par le langage que se dessine notre conception du monde et des rapports sociaux. C’est pourquoi, si nous voulons que les dirigeants de demain continuent à chérir le débat d’idées, il est temps de leur apprendre que la tolérance consiste aussi à accepter l’existence d’opinions opposées à celles qu’ils sont conduits à défendre avec ardeur.»