Une publication sur Instagram propose des cours de langues au nom de l’UNIL avant de renvoyer vers une école à Winterthour.
4 Nov 2024
4 Nov 2024
Une publication sur Instagram propose des cours de langues au nom de l’UNIL avant de renvoyer vers une école à Winterthour.
13 Août 2024
Un collectif de 14 personnes (pour la plupart scientifiques et ancien-nes politiques) «s’accordent au texte d’alerte lancé le 25 juin dernier dans ce journal par Ola Söderström, professeur à l’Université de Neuchâtel, sous un titre évoquant pertinemment sa «foxnewsification» [du Temps]», qui déplore le traitement, par le journal, des récentes manifestations palestiniennes dans les Universités de Lausanne et Genève.
25 Juin 2024
Ola Söderström, professeur de géographie à l’Université de Neuchâtel, regrette la manière avec laquelle le Temps a «feuilletonné la question des occupations des universités». «Avec plusieurs collègues de différentes universités suisses, non engagés dans le mouvement, nous avons eu sur le terrain une expérience de ces événements très différente de ce qu’affirmaient ces chroniques. […] Une réalité très loin des «fanatiques naïfs» sans «aucune pratique ni connaissance de pourparlers réussis», décrits par les chroniques du Temps. Mais, soit, ce sont des chroniques. Il est plus troublant de trouver dans les colonnes de ce journal des enquêtes reprenant la même rhétorique outrancière, généralement réservée aux réseaux sociaux.»
L’article se réfère à une publication du 31.05.2024 et au dossier thématique du journal.
19 Juin 2024
L’autrice autrichienne Eva Menasse est interviewée sur sa récente publication «Alles und nichts sagen» sur la liberté d’expression. Elle y décrit la digitalisation comme une «violence qui balaye les gens».
Elle estime que les énormes quantités d’opinions et d’informations mènent à un comportement de lemming. «Nous oublions volontiers que les sociétés doivent toujours être hiérarchisées pour pouvoir fonctionner. […] L’internet est marqué par le fantasme que chaque voix compte pareil. Mais ce n’est pas le cas.»
Elle estime que l’obligation de vitesse détruit la confiance le plus rapidement. Les institutions n’auraient plus le courage de prendre du temps pour la prise de décision parce que leurs manageurs de médias sociaux leur conseillent de réagir à vitesse maximale. Les hautes écoles, par exemple, ne devraient plus se livrer aux «règles du jeu» des shitstorms. «Il est étonnant combien [de rectorats] ne réussissent plus à faire cela.» Elle prend comme exemple l’Université Humboldt de Berlin : la direction de l’université était encore en train de négocier quand le maire avait déjà envoyé la police. «La politique veut montrer sa capacité d’agir, et cela se justifie apparemment le plus facilement par la vitesse. Mais c’est ainsi que nous entrons dans un tourbillon d’hystérie et de violence.»
18 Juin 2024
La professeure à la HETS HES-SO Genève, Annae Lavanchy, regrette le choix de mots dénigrant employés pour décrire l’engagement pro-palestinien dans les universités, tant par des médias que par les universités. «Par les réponses données dans la majorité de nos hautes écoles, par la manière dont les événements sont relatés, nous sommes en train de nier le droit légitime à l’écoute et au dialogue respectueux.» […] Les réactions [par exemple de l’université de Berne] mettent en évidence l’ampleur de la restriction de la parole démocratique, des attaques contre des scientifiques cherchant à promouvoir la réflexion citoyenne.»
18 Juin 2024
«Agora soutient des projets favorisant l’implication d’un public élargi dans la recherche scientifique. L’instrument vise à promouvoir les connaissances sur la recherche et le dialogue entre les scientifiques et la société. […] Diverses activités sont soutenues, par exemple : discussions et débats, ateliers pratiques, projets multimédia, jeux sérieux, théâtre et performances, expositions interactives, projets éducatifs, etc.»
L’année dernière, deux modifications importantes ont été apportées au règlement du programme Agora, la diversité et l’égalité étant désormais un critère d’évaluation et «les projets Agora doivent désormais être soumis conjointement par un·e scientifique et un·e spécialiste de communication. Ces spécialistes seront évalués de manière similaire aux scientifiques, sur la base d’un CV narratif.»
6 Juin 2024
Servan Luciano Grüninger, co-fondateur et président du groupe de réflexion Reatch et Olga Baranova, dirigeante de l’organisation CH++, ont rédigé une critique des médias. «Les protestations universitaires dominent actuellement la couverture médiatique du débat public sur la guerre au Proche-Orient». Cependant, «les universités ne deviennent intéressantes sur le plan médiatique que lorsqu’elles ont quelque chose de pompeux à offrir». Ainsi, par exemple, «lorsqu’une poignée de personnes s’assoient par terre dans l’atrium de l’université de Zurich ou dans l’entrée de l’EPFZ avec des banderoles sur la Palestine, les médias sont immédiatement là pour en faire une histoire nationale», toutefois, les médias n’ont pas rapporté au delà de la barrière de Rösti de la conférence publique dans l’Université de Lausanne, visité par 500 personnes, sur les tenants et aboutissants du conflit israélo-gazaoui, où sur le débat public dans l’Université de Bâle sur le post-colonialisme, visité par 350 personnes, qui était pourtant «controversé, mais différencié».
Les médias sembleraient donc nourrir la polarisation au lieu de traiter le débat sur la guerre au Proche-Orient à travers d’autres voix moins polarisées parce que «[c]e qui n’est pas capable de produire de l’excitation reste sous le radar». «Pendant ce temps, les universités feraient bien de ne pas se laisser transformer en jouet politique par les activistes ou les journalistes, mais de défendre les espaces de discussion ouverts contre tous ceux qui veulent les restreindre à leur profit.»
15 Avr 2024
Andreas Faller est membre du comité d’initiative de l’initiative populaire «Oui à la sécurité de l’approvisionnement médical». L’objectif est de lutter contre la pénurie croissante de médicaments en Suisse. Le comité a sollicité le soutien du groupe des sciences pharmaceutiques {FG Pharma), une association regroupant tous les étudiant-es en pharmacie de l’Université de Bâle, qui a exprimé son soutien sur Instagram. Cependant, l’université a rapidement réprimandé l’association, arguant que la promotion d’une initiative politique sur les réseaux sociaux était contraire à ses directives. Andreas Faller qualifie cette décision comme «aléatoire», affirmant que l’initiative est «neutre» et bénéficie d’un large soutien. Cette controverse survient dans un contexte où la journaliste estime que c’est «depuis le début de la guerre au moyen-orient» que les universités suisses sont de plus en plus prudentes quant à leurs déclarations politiques en ligne, une théorie qui est partagée par le porte-parole de l’Université de Bâle Matthias Geering. Selon lui, une université, en tant qu’organisation du savoir, devrait adopter une position de désescalade et non prendre position. «Cela vaut en principe aussi pour les débats politiques en Suisse» et «Les incidents survenus dans le département Urban Studies ont montré qu’il était important de faire une distinction claire entre les prises de position personnelles et les prises de position institutionnelles.» Andreas Faller a en revanche souhaité une approche plus nuancée de la part de la direction de l’université. «Notre initiative n’a absolument rien à voir avec le problème de l’antisémitisme à l’Université de Bâle, et pourtant nous avons maintenant un dommage collatéral».
26 Mar 2024
L’Université de Berne s’exprime sur la lettre ouverte « Pour la défense de la liberté académique en Suisse« . «La présentation de certaines circonstances dans la lettre ouverte est unilatérale et occulte des faits. […] L’Université de Berne n’observe aucune érosion de la liberté académique en son sein. La liberté de l’enseignement et de la recherche est en tout temps garantie à l’Université de Berne. Indispensable pour toute université, cette liberté telle qu’elle a été définie doit être protégée et défendue. Tous les collaboratrices et collaborateurs de l’Université doivent y prendre part.»
Par ailleurs, l’institut d’études du Proche-orient avait été dissout «Sur la base des conclusions du rapport d’enquête administrative […]. […] [L’université] répond ainsi à la demande d’en élargir l’objet de recherche et d’enseignement, qui était auparavant très étroit, et de placer le domaine d’études dans un contexte plus large incluant la recherche, la langue et la perspective historique. La dissolution de l’ISNO n’entrave pas la science et l’enseignement, mais, au contraire, en élargit l’horizon et en renforce la diversité. »
14 Mar 2024
«De nouvelles lignes directrices pour l’engagement politique et le conseil politique basé sur la science sont en vigueur à l’ETH Zurich depuis février. Elles guident les membres de l’ETH qui souhaitent participer au dialogue entre la science et la politique. Benedikt Knüsel, chef de l’unité Interface science-politique, explique les principaux enjeux de ce champ de tension manifeste.»
29 Fév 2024
Le nombre d’étudiant-es en histoire ont connu une «baisse dramatique», selon l’OFS il y en a actuellement 2409 en Suisse – 610 de moins qu’en 2013. «Et ce, paradoxalement, à une époque où les médias ont depuis longtemps proclamé le retour de l’histoire : La crise financière, la crise migratoire, la pandémie, la volonté de puissance mondiale de la Chine, la guerre d’agression de Poutine, la poudrière du Proche-Orient sont autant de thèmes qui ne peuvent être abordés que de manière historique.» Selon l’auteur de l’article Marc Tribelhorn, [lui-même historien], «l’Académie des sciences humaines et sociales a réagi de manière assez désemparée», soulignant qu’il fallait à nouveau mieux communiquer, s’occuper de plus de communication avec les gymnasiens.
Il ajoute: «Ce n’est pas une tragédie si moins de jeunes étudient l’histoire – au contraire. Ils sont encore assez nombreux. Certes, les diplômé-es en histoire (et plus généralement en sciences humaines et sociales), dont la formation est relativement bon marché, ont été jusqu’à présent plutôt bien absorbé-es par le monde du travail. Mais dans les professions qu’ils choisissent traditionnellement – les lycées, les médias, les musées, les archives – il n’y aura pas de pénurie de personnel qualifié de sitôt. En revanche, la baisse des effectifs pose un problème aux séminaires d’histoire : Moins d’étudiant-es s’inscrivent en histoire, cela a des conséquences à moyen terme sur les flux financiers au sein des universités, c’est-à-dire sur le nombre […] des chaires et sur l’étendue de l’enseignement.»
Il continue: «Les professeurs d’histoire se suffisent généralement à eux-mêmes. Ils voient peu de raisons de faire connaître leur discipline et leurs recherches à un large public, bien qu’ils soient financés par l’argent des contribuables et que les références culturelles soient évidentes. Ils ne se sentent pas compétents pour les débats de société, presque plus personne ne veut être un intellectuel public qui fait un travail d’interprétation de l’époque. […] «La science historique est devenue apolitique», avait déclaré le professeur émérite André Holenstein, qui ne craint pas les interventions, par exemple sur la question européenne.» Et ceci aurait des raisons ancrés dans la structure et la politique de la recherche.
Marc Tribelhorn estime que la conscience pour l’importance de l’histoire est en baisse, et prend comme exemple la place qui lui est accordé à l’école. «Pourquoi alors enseigner l’histoire? Pour former à la critique des sources et à la compétence médiatique, notamment face aux fake news, au big data et à l’intelligence artificielle, à la guerre et à l’antisémitisme. Pour comprendre les contextes historiques, notre culture, la « Willensnation » qu’est la Suisse et le monde. Pour participer au processus politique, en particulier dans une démocratie directe. Ou comme le philosophe allemand Odo Marquard l’a un jour formulé de manière pointue : L’avenir a besoin de l’origine («Zukunft braucht Herkunf»).
23 Fév 2024
L’auteur de l’article écrit: «La raison pour laquelle le nombre d’étudiants en sciences humaines est en baisse est une question qui appelle des réponses complexes. […] L’un des principaux problèmes du débat est qu’il n’existe guère de littérature de recherche sur le choix des études en Suisse. C’est pourquoi de nombreuses tentatives d’explication sont plus proches de la thèse que de la conclusion.»
Caspar Hirschi, professeur d’histoire à l’Université de Saint-Gall et Beat Immenhauser, secrétaire général du ASSH avaient récemment évoqué que cela était un problème d’image public.
Stefan Wolter, professeur titulaire de l’Université de Berne et directeur du Centre suisse de coordination pour la recherche en éducation, estime qu’un trop grand nombre de diplômé-es ne trouvent que des emplois à temps partiel. Par ailleurs, il a collaboré à une étude qui montre que les diplômés en sciences humaines ayant obtenu les meilleures notes ont des chances similaires de trouver un emploi adapté à leur formation que les diplômés qui n’obtiennent que des résultats suffisants dans les filières dites « Mint » (Mathématiques, Informatique, sciences Naturelles et Technique). Par ailleurs, ces filières attirent de plus en plus d’étudiantes, tout comme les études en droit.
En outre, le nombre de filières en sciences humaines et sociales est monté, ce qui pourrait avoir un impact négatif pour des filières comme l’histoire, mais il n’y a pas de statistiques qui pourraient prouver si cette théorie est vraie.
«Ce qui est clair en revanche : Les tendances influencent régulièrement le choix des études. Jusqu’à récemment, les sciences politiques faisaient partie de ces tendances. Stefan Wolter a une explication à cela: Des figures très présentes dans l’opinion publique, comme l’ancien politologue de la SRF Claude Longchamp, peuvent devenir des modèles. […]«Mais à un moment donné, les étudiants remarquent qu’il ne peut justement y avoir qu’un seul Longchamp». C’est alors qu’une tendance s’affaiblit peu à peu.»
En fin août 2023, la Société suisse d’histoire lancera une campagne visant à faire connaître aux gymnasiens les avantages des études d’histoire.
22 Fév 2024
Le CHUV ne communiquera plus via le réseau social X (ex-Twitter) en raison d’un contrôle insuffisant de la désinformation sur ce réseau. ««Je peux comprendre la démarche du CHUV car la désinformation médicale est massive sur X, avec très peu de modération puisqu’Elon Musk a licencié la quasi-totalité de ceux qui en avaient la responsabilité», réagit Stéphane Koch expert en réseaux sociaux. «L’autre réalité dont il faut également tenir compte, et on l’a amplement vu durant la pandémie de covid, est le nombre très important de médecins et de membres du personnel soignant qui ont été menacés. […] En revanche, le revers de la médaille quand on se retire d’un tel réseau, c’est que justement, on y laisse le champ libre à une désinformation qui est particulièrement importante pour ce qui est du domaine médical.» […] Selon l’expert, la solution résiderait dans la création d’une plateforme transversale au niveau romand voire Suisse, à travers laquelle l’ensemble des acteurs de la santé, professionnels et autorités sanitaires se coordonneraient pour valider ou infirmer les informations médicales publiées sur les réseaux sociaux.»
30 Jan 2024
Les menaces de mort ont explosé pendant le Covid-19 sur le réseau social X, anciennement appelé Twitter, visant aussi des scientifiques genevois de la santé comme Didier Pittet, Mathieu Rebeaud ou Alexandre Calmy. Plus récemment, ils ont aussi visé la climatologue Valérie Masson-Delmotte. Elle dénonce un véritable «déferlement de haine des climato-sceptiques» sur les réseaux sociaux. «Et sur X en particulier, devenu une véritable «cage à hyènes», regrettent des experts.»
Selon l’étude Climatoscope 2023 financée par le CNRS, «La communauté dénialiste [niant le changement climatique en cours] sur Twitter est composée majoritairement de comptes ayant participé à de nombreuses campagnes de contestation anti-système/antivax pendant la pandémie. De plus, sur 10 000 comptes, près de 6000 ont relayé la propagande du Kremlin sur la guerre en Ukraine.» Autre problème: une bonne proportion de ces comptes est aujourd’hui «inauthentique» et, en partie, liée à des robots.
29 Jan 2024
Jo Phoenix, une professeure critique à l’égard du genre, a obtenu gain de cause devant un tribunal du travail britannique parce que son université (Open University, ou OU) ne l’avait pas protégée contre le harcèlement. Elle craint que des cas similaires ne se reproduisent à moins que les institutions «n’assument leurs responsabilités».
«De mon point de vue, le grand titre est que les universitaires, les étudiants et les personnes travaillant dans les universités ne peuvent pas traiter de transphobes et de terfs [féministes radicales trans-exclusives] les personnes qui critiquent le genre ou qui adoptent ce point de vue sans que cela ne soit à la fois une insulte et la possibilité d’un acte de harcèlement», a déclaré la professeure. Elle estime que son ancien employeur (l’OU) aurait pu agir différemment à plusieurs reprises, notamment en insistant pour qu’une conférence annulée en raison de la participation d’orateurs qualifiés de «transphobes» soit maintenue et en avertissant le personnel qu’il était inacceptable de déposer des plaintes contre des personnes en raison de leurs opinions.
Par ailleurs, le juge a estimé qu’il n’y avait «rien de scolaire» dans une lettre ouverte signée par plus de 300 universitaires qui demandaient à l’OU de retirer son soutien public au réseau de recherche critique sur le genre (Gender Critical Research Network) cofondé par Jo Phoenix.
29 Jan 2024
Suite à la médiatisation de l’«affaire du sanglier», où certaines communications et un projet de dissertation de la filière Urban studies ont été jugés «antisémites», l’Université de Bâle en tire des conséquences.
Une enquête sur la filière a pu «identifier divers problèmes» mais n’a trouvé «aucune lacune systématique dans la gestion institutionnelle de la qualité».
L’indépendance de cette enquête est mise en cause par les journalistes (NZZ, Basler Zeitung, Aargauer Zeitung, Bajour) parce qu’elle a été faite par la faculté de philosophie et d’histoire qui est responsable de la filière.
Dès lors, l’université souhaite encourager une plus grande sensibilité pour la limite entre science et engagement [politique]:
Le journaliste de CHmédia (Aargauer Zeitung) estime que les manquements de la faculté sont une conséquence de manquement de la faculté et du rectorat: initialement, la filière était censée être la première étape pour mettre en place une nouvelle faculté d’architecture. Mais cette idée n’a pas été poursuivie, et «la construction inachevée» a été «démantelée», avec comme résultat une discipline très limitée sur le plan méthodologique, d’une chaire et sans connexion essentielle avec les disciplines voisines. «Dans [le paradigme post-colonial], la science objective n’est pas non plus la mesure de toutes choses. Il s’agit plutôt d’une «science participative», qui conduit inévitablement à une attitude plus activiste.» Déjà en février 2023, la faculté a mis en place une commission pour mieux «intégrer» la filière.
La journaliste de Bajour estime que les conséquences prises ont comme effet de limiter la liberté académique. Elle défend la pertinence de la théorie post-colonialiste dans le master en Urban Studies, car celui-là est une collaboration avec l’Université du Cap (Afrique du Sud).
Dans une interview, le doyen de la faculté Martin Lengwiler évoque l’idée d’un code de conduite pour les sciences humaines qui demande que la recherche scientifique soit faite en respectant des critères éthiques, «par exemple que des positions discriminatoires ou antisémites ne soient pas tolérées. »
16 Jan 2024
Pour répondre à deux postulats, le Conseil fédéral a demandé à un bureau de conseil privé de considérer les options de conseils scientifiques en temps de crise. Résultat: le rapport conclut qu’une «commission ad-hoc basée sur un réseau interdisciplinaire» est la solution la plus apte à apporter de l’expertise à la gestion de crise de la confédération. En décembre, le Conseil fédéral a alors accepté une proposition de mise en œuvre de cette idée venant de six organisations scientifiques. Celle-ci avait comme limitation de ne nécessiter ni des moyens supplémentaires, ni un amendement législatif. Et elle laisse sans réponse des questions, par exemple sur les modalités de collaboration et à partir de quel moment une situation est considérée une crise. Selon l’autrice et l’auteur de l’article (Alexandra Hofmänner, professeure invitée à la RWTH Aachen, et Dieter Imboden, professeur émérite à l’EPFZ et ancien président du Conseil pour la recherche du FNS), pendant la pandémie la solution des commissions ad-hoc n’a pas pu répondre à la très grande demande d’information venant du monde politique, des associations, médias, etc. «et il est devenu évident que la qualité des conseils en temps de crise dépend énormément des règles claires et des contacts bien rodés.»
Alexandra Hofmänner et Dieter Imboden regrettent le manque de base légale pour des conseils scientifiques et indiquent que la liberté académique est protégée seulement dans le cadre de l’enseignement et la recherche scientifique, mais que la science «englobe également une multitude d’institutions et d’organisations différentes, des procédures d’évaluation scientifique, des us et coutumes disciplinaires, des relations de travail, des organes de publication à but non lucratif et commercial et, enfin et surtout, la collaboration avec le monde politique. En outre, la science établit des normes et des directives de qualité qui façonnent notre structure sociale et notre perception de nous-mêmes. Elle est également chargée d’analyser, sous différents angles, notre savoir, notre pensée et notre action dans un monde en constante évolution. […] Dans la mesure où la Constitution fédérale ne mentionne que la recherche et l’enseignement, et non la science dans son ensemble, comme domaine d’activité de l’État, des questions importantes concernant les relations entre l’État et la science restent sans réponse.»
Selon les auteur-es, cela vaut en particulier pour le conseil politique scientifique qui, en Suisse, avec les deux formats de consultation de la Confédération – la commission extraparlementaire et la commission de recherche – n’est que peu doté en comparaison internationale et ne couvre pas suffisamment les besoins de conseil des décideurs politiques, des médias et de la société civile. Par ailleurs, il reste peu clair quel rôle la science peut ou doit jouer pour aider les gens à former une opinion.
«L’absence de canaux de collaboration entre la science et le monde politique pourrait être en partie responsable du fait que les jeunes descendent actuellement plus souvent dans la rue pour expliquer aux politiciens l’état actuel de la science et les inciter à agir. Il y a également un manque de cours de formation qui permettent d’acquérir les compétences nécessaires […] au conseil politique scientifique.» […]
«Le rôle de la science dans l’État et la société ne doit pas être mesuré uniquement à l’aune de sa contribution au progrès économique, à la prospérité et à la croissance. Elle est déterminante pour le comportement décisionnel du souverain politique et pour la cohésion sociale. C’est pourquoi, dans les démocraties libérales, la science soutient le pouvoir («ist von staatstragender Bedeutung»).»
16 Jan 2024
L’Université de Neuchâtel «a décidé de mettre son compte sur X en veille […] jusqu’à nouvel ordre» et explique qu’«[elle veut] marquer une forme de scepticisme». Auparavant, «le Chuv a tourné le dos à X en décembre dernier, tout comme la Faculté de biologie et de médecine de l’Unil en octobre.» Les autres universités suisses continuent d’utiliser X «pour une question de visibilité» et «par manque d’alternative». Au delà de la Suisse, «[t]outes les universités européennes se […] posent [la question sur X]. Certaines testent d’autres réseaux.»
12 Jan 2024
L’ancien responsable de la communication d’ITER Michel Claessens a averti que l’industrie de l’énergie de fusion se livrait à un battage médiatique risqué et potentiellement trompeur sur la technologie, en contournant les nombreux obstacles techniques qui subsistent avant que la fusion ne puisse apporter des avantages significatifs.
Déjà en 2021, il a affirmé qu’ITER réduisait au silence les employés qui dénonçaient des problèmes, s’inquiètant que certains chercheurs soient devenus complices de ce qu’il appelle la « propagande de la fusion ».
« Nous devons être clairs avec le public », a déclaré M. Claessens à Science|Business. « Nous en sommes encore à la phase de recherche et de développement. Nous sommes encore loin des applications commerciales. Je suis vraiment contrarié et je ne pense pas que cela soit utile lorsque les gens disent que la fusion sera l’énergie de l’avenir ».
18 Déc 2023
«Pour la sixième année, les lecteurs et journalistes de «24 heures» vont élire la personnalité qui a marqué 2023. Et le Vaudois ou la Vaudoise qui s’illustre sur le web ou les réseaux sociaux». Deux profils du monde académique font partie de la liste des «20 personnalités [qui] ont fait rayonner le canton de Vaud»: Frédéric Herman, Recteur de l’Université de Lausanne, qui «[d]epuis son entrée en fonction […] travaille à une institution plus inclusive des minorités et plus écologique», et Luciana Vaccaro, Présidente de Swissuniversities et directrice de la HES-SO, «[dont le] dynamisme et [la] capacité à prendre en compte toutes les réalités, comme celle de la place des femmes, sont un atout pour les universités et les hautes écoles».