«Jocelyne Bloch et Grégoire Courtine, reconnus internationalement pour leurs travaux ayant permis à des patients paraplégiques de remarcher grâce à l’utilisation de technologies reconnectant le cerveau à la moelle épinière, ont récemment été nommés, par le média américain Washington Post, parmi les 50 personnalités qui façonneront 2025.» Il et elle sont interviewé·es dans ce cadre par Le Temps, «l’occasion de parler de l’attaque américaine contre la science, des développements attendus de leur recherche, mais aussi de leur communication très «glamour»…» Il et elle déclarent, entre autres:
Grégoire Courtine: «Il est crucial de se rappeler que tous les grands problèmes de l’humanité ont été résolus grâce aux avancées scientifiques et que les enjeux immenses auxquels nous faisons face, comme le réchauffement climatique ou l’approvisionnement en énergie, ne seront pas réglés par des politiques conservatrices, agressives et restrictives. Il est donc fondamental d’investir encore davantage dans la science et non de couper les financements dans ces secteurs.»
Jocelyne Bloch:«Une partie de notre financement, à hauteur de 6 millions, provient du Département de la défense des Etats-Unis. […] On nous a récemment demandé d’ôter toutes les mentions faisant référence à la non-binarité au sein de nos essais cliniques, faute de quoi ces fonds nous seraient retirés. Il est malheureusement difficile de s’opposer à une telle injonction.»
Grégoire Courtine: «[Le fait que les universités forment peu les jeunes scientifiques à l’entrepreneuriat] est l’un des problèmes que l’on a en Suisse, en tout cas assurément à l’EPFL. Surtout si l’on compare notre situation à celle du Massachusetts Institute of Technology ou de Stanford, où les étudiants sont davantage préparés à ce que cela signifie de monter une entreprise.»
Grégoire Courtine: «Nous mettons beaucoup d’efforts dans l’illustration de nos résultats scientifiques afin qu’ils soient compris par le plus grand nombre et que les contribuables voient que leur argent sert une recherche qui a potentiellement un impact sur l’être humain.»