Selon une enquête nationale de 2007, 41% des élèves échouent à l’examen écrit de mathématiques, et près d’un quart passe la maturité avec un « insuffisant » dans la matière. Cette tendance se confirme dans les données récentes récoltées dans les cantons de Lucerne et Soleure en 2021.
Les notes insuffisantes peuvent être compensées par de meilleures notes préliminaires ainsi que des bonnes notes dans d’autres matières. Pour Economiesuisse, organisation faîtière de l’économie suisse, cette règle de compensation met à mal le niveau requis pour réussir à l’université. Le taux d’abandon des deux premiers semestres en serait la preuve. Pour le projet de réforme du gymnase et de la maturité, Economiesuisse propose alors de pondérer plus fortement les examens d’allemand et des mathématiques.
Franz Eberle, professeur émérite de pédagogie gymnasiale s’oppose à cette proposition. Compte tenu du large éventail de matières de la maturité suisse, les élèves doivent être autorisés à avoir des faiblesses, argumente-t-il.
«Une enseignante de didactique des mathématiques» de l’École polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ) estime que le taux élevé d’échec au cours des premiers semestres est en premier lieu dû à un manque de tolérance à la frustration, des stratégies d’apprentissage inappropriées ou une mauvaise auto-évaluation. Des cours d’orientation gratuits, comme les proposent certaines universités allemandes, centrés sur les stratégies d’apprentissage, pourraient faire baisser les taux d’abandon.