Bernhard Schär, professeur à l’Université de Lausanne et directeur d’un groupe de recherche internationale sur les relations de la Suisse et de l’Europe avec les empires coloniaux en Asie et en Afrique et la philosophe Patricia Purtschert de l’Université de Berne parlent de la pertinence des études post-coloniales en Suisse.
Bernhar Schär estime que le paradigme postcolonial a changé la donne. Il a élargi les sciences «trop longtemps limitées à l’échelle nationale et eurocentriste» à une science de l’humanité entière, s’intéressant également à des personnes qui ne sont pas des acteurs politiques.
Patricia Purtschert comprend les études post-coloniale comme une autre perspective de recherche, comme par exemple l’histoire des femmes, de la vie quotidienne ou de l’économie, qui étudient certains aspects du passé.
La rectrice de l’Université de Bâle [Andrea Schenker-Wici] avait récemment qualifié dans la SonntagsZeitung le post-colonialisme comme «idéologie» et l’ancien recteur de l’Université de Bâle Antonio Loprieno a écrit dans son rapport sur les études urbaines à Bâle qu’«en raison de sa proximité avec le discours politique, la recherche postcoloniale ne fait pas assez la distinction entre science et engagement politique.»
Bernhard Schär répond à cela que la science est toujours aussi politique, (une opinion que partage Patricia Putschert). Il avance: «Chaque scientifique doit décider lui-même si et comment il souhaite apporter son expertise. […] Mais c’est aussi un acte politique que de se taire lorsqu’on est expert sur un sujet.»
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