Interviewé par Global Voices (communauté internationale et multilingue de blogueur·euses, journalistes, traducteur·ices, chercheur·euses et militant·es des droits de l’homme) suite au non-renouvellement de son contrat par l’UNIL, le professeur Joseph Daher partage son expérience en détaillant les événements qui ont conduit au non-renouvellement de son contrat et en explique les implications plus larges pour la liberté académique en Europe.
Joseph Daher affirme que «l’université a l’obligation de protéger ses employés contre les attaques publiques» et que cela n’aurait pas été fait dans son cas. Selon lui, cette répression ne venait pas seulement de l’extrème droite mais également de «l’autoritarisme néolibéral» pour «faire taire les dissident·es et de contrôler les récits».
«Il s’agit d’une tendance globale liée à un capitalisme en crise, à une crise des droits démocratiques et à un recul plus large des libertés. La Palestine joue un rôle clé dans cette répression. Elle a été instrumentalisée pour démanteler toute construction d’une alternative de gauche.»
«L’université n’est pas un espace neutre […] [elle] est un champ de bataille, tout comme d’autres secteurs de la société. Et c’est dangereux, car je crois que le rôle premier des universitaires devrait être de développer des connaissances critiques, de critiquer la société afin de l’améliorer, de défendre les droits démocratiques et sociaux.»
Joseph Daher accuse notamment les universités de ne pas «respecter leurs propres principes» en termes de liberté académique. «Il s’agit d’un précédent extrêmement dangereux pour l’avenir des universités et la production de connaissances critiques qui devraient être transmises aux étudiants et à la société en général.»
[Un certain nombre d’articles sur ce sujet a été publié sur l’entrée « Campus occupé: l’UNIL met fin au contrat d’un professeur” du 17.02.2025. L’affichage de la liste des articles nécessite un grand écran.]