La consultation ouverte par l’EPFL qui souhaite «[l]a limitation du nombre d’étudiants étrangers pour juguler la croissance des effectifs» avait déjà été envisagée par le Conseil des EPF après que «[l]a Confédération avait annoncé dans son budget 2024 des coupes budgétaires de l’ordre de 2% dans les montants alloués aux EPF.» (Le temps)
Néanmoins, le Journaliste du 24h, Jérôme Cachin, questionne cette approche en soulignant que le 70% des étudiant·es étranger·es travaillent ensuite dans des entreprises suisses et que «[l]es investissements dans l’EPFL ne sont perdus ni pour la position internationale de la Suisse ni pour ses intérêts économiques propres. Et, comme il s’agit d’investissements sur le long terme, les résultats sont forcément moins tangibles que les colonnes comptables des prochains budgets annuels de la Confédération.» Le journaliste poursuit en disant qu’«[u]n numerus clausus, fondé sur le critère de la couleur nationale du diplôme, ne peut être qu’entaché du soupçon de discrimination.»
Luciana Vaccaro, Rectrice de la HES-SO et Présidente de Swissuniversities, affirme que «L’EPFL choisit un chemin qui permet de garantir à nos étudiants qui ont fait la maturité chez nous un accès illimité. C’est la première mission d’une haute école suisse […]. L’idée ici n’est pas de dire: on ne veut plus du tout d’étudiants étrangers, mais on fixe une jauge.» (Le temps)
L’émission Forum demande à Pierre Dillenbourg, Vice-président associé pour l’éducation à l’EPFL, comment ça se fait que depuis 2010 à l’EPFL on observe une croissance de 233% d’étudiant·es avec un diplôme étranger, alors que ce n’est pas le cas à l’EPFZ. Monsieur Dillenbourg explique que c’est une question de «voisinage» différent: «en Allemagne un étudiant qui finit son secondaire et qui est vraiment attiré par les sciences et les technologies peut sans autre rentrer dans les grandes universités technologiques [allemandes]. En France pour entrer dans les grandes écoles de sciences et technologies [les étudiant·es] doivent faire une ou deux années de préparatoire qui sont vraiment très épouvantables […] et ensuite il y a un concours d’admission.»