Lors de leur assemblée des délégués en décembre dernier, les Jeunes libéraux-radicaux ont proposé une obligation de remboursement du coût des études des universitaires après ces dernières, pour les personnes dont l’impôt sur le revenu ne suffirait pas à couvrir les frais d’écolage. Cette revendication serait une réaction au fait que les personnes bien formées en Suisse travaillent de plus en plus à temps partiel. Elles gagnent ainsi moins d’argent qu’auparavant et paient donc moins d’impôts, impôts censés financer indirectement leurs études supérieures. En plus d’économiser de l’argent public, cette proposition réparerait une inégalité vis-à-vis des apprenti·es qui, dès leurs 18 ans, financent des formations dont ils·elles ne bénéficieront pas (Forum).
Pour Jonas Lüthy, président des Jeunes PLR, cette proposition n’empêcherait pas les personnes ayant des moyens modestes d’entreprendre des études, «au contraire, étant donné que les paiements rétroactifs n’interviennent qu’après». Cette proposition renforcerait pourtant les inégalités sociales, affirment des chercheur·euses en sociologie de l’éducation, car «les femmes souffriraient de manière disproportionnée d’une telle obligation de remboursement, car elles s’occupent plus souvent de la garde des enfants et travaillent donc plutôt à temps partiel» (24 heures).
De plus, il ne suffirait pas de «considérer les investissements dans la formation uniquement sous l’angle des recettes fiscales» (24 heures) mais de voir le remboursement également dans les bénéfices sociétaux du travail qu’effectuent les gens à la fin de leurs études (Forum).
Selon Matthias Aebischer, conseiller national socialiste, «les crèches sont si chères en Suisse que cela conduit à davantage de travail à temps partiel. C’est plutôt là qu’il faudrait agir.» (24 heures)
Cette proposition de remboursement s’inscrit parmi dix revendications du parti sur la formation. La manière dont cette proposition sera amenée dans l’arène politique n’a pas encore été définie. Des discussions sont en cours dans le parti.