Dans Le Temps du 24 septembre, le député vaudois Fabrice Moscheni (UDC) s’alarme de la «chute» de l’UNIL dans le classement Quacquarelli Symonds (QS). M. Moscheni associe notamment sa position dans un classement international a une mesure fiable de la qualité de l’enseignement et de la recherche.
Luciana Vaccaro, présidente de swissuniversities et le chercheur FNS senior à l’UNIL Antoine Gallay défendent l’Université de Lausanne dans des articles respectifs. Les deux soulignent les limitations des classements, et celui du QS en particulier, pour mesurer la qualité de l’enseignement et de la recherche.
La première avance: «La qualité des hautes écoles suisses repose sur une procédure d’accréditation rigoureuse, menée par un organe indépendant instauré par la Confédération et les cantons: le Conseil suisse d’accréditation (CSA)» Ce système «n’est pas mû par des motivations autres – commerciales notamment – que le développement et le maintien de la qualité au sein des hautes écoles suisses» prend en compte l’employabilité des diplômé-es, la formation des citoyen-nes à part entière et la capacité à se démarquer dans les réseaux scientifiques.
Le deuxième critique le fait que Fabrice s’est référé à « des classements », mais qu’il a seulement nommé un classement (QS), «l’un des classements internationaux les plus fréquemment cités (avec ceux de l’Université Jiao Tong de Shanghai, duTimes Higher Educationet de l’Université de Leiden),» selon lequel l’UNIL a reculé significativement, depuis 2015, contrairement aux universités de Genève et de Zurich. «De fait, si le classement de Leiden montre aussi le déclin de Lausanne, l’institution progresse au contraire dans le classement de Shanghai et reste stable dans celui du Times Higher Education. La comparaison avec Genève et Zurich confirme l’évolution relativement stable et similaire des trois institutions au fil des ans.» Il estime donc que Fabrice Moscheni a choisi le classement qui lui permettait d’étayer son propos, jugeant que dans le contexte de la recherche, cela serait de la«fraude scientifique», qu’il manque de «rigueur et d’honnêteté intellectuelles».