Dans un interview avec le Temps, le recteur de l’Université de Genève (UNIGE) Yves Flückiger se prononce sur les controverses qui agitent actuellement l’Alma mater. Concernant la revendication des étudiant-es musulman-es pour un lieu de prière, il répond qu’aucune dérogation de la loi sur la laïcité ne sera admise. Seul un lieu de méditation peut être imaginé, mais qui exclurait toujours la pratique religieuse de la prière.
Pour lui, cette revendication s’apparente avant tout à une action politique. «On peut imaginer que ces étudiants, ou les personnes qui parlent en leur nom, cherchent le conflit, ou du moins qu’ils souhaitent un durcissement pour pousser l’institution à réagir», dit il par rapport à une pétition demandant l’ouverture d’une salle de méditation, signée par trois mille personnes.
Alors que les mouvements militants ont toujours été présents à l’université, il avance que «aujourd’hui, il y a davantage de porosité, amplifiée par les réseaux sociaux, ce qui fait gonfler revendications et polémiques. Beaucoup d’entre elles nous viennent directement des campus anglo-saxons. Les reporter ici, dans d’autres contextes, revient à ne pas tenir compte d’une réalité qui est différente. Je trouve cela dommageable. Je note aussi une autre différence: les mouvements de l’époque avaient lieu sans interdire la parole.»
Sur twitter l’assistante doctorante à l’UNIGE Laure Piguet a réagi sur cet article.