«Déjà secoué par la précarité estudiantine et par une loi de programmation de la recherche qui fédère contre elle la quasi-totalité des enseignants chercheurs, le monde universitaire français est frappé par une nouvelle polémique. La semaine dernière sur CNews, la ministre de la Recherche Frédérique Vidal a dénoncé «l’islamo-gauchisme» qui sévirait dans les universités françaises, pointant du doigt de «nouvelles radicalités»: décolonialisme et autres champs de recherche issus des «cultural studies».»
Plus de 600 membres du personnel de l’enseignement supérieur et de la recherche dénoncent, dans une tribune au «Monde» paru le 20.02.2021, la «chasse aux sorcières» menée, selon eux par, leur ministre de tutelle.
La polémique sur la prétendue infiltration des universités par les partisans de l’idéologie de l’«islamo-gauchisme» couve depuis quelque temps. Elle s’inscrit dans un débat plus large sur la laïcité et le «séparatisme islamiste», que Macron veut endiguer par une nouvelle loi.
Outre-Atlantique, le média Vice rappelle l’échéance-clé des élections présidentielles françaises en 2022.
Selon la NZZ, en «Fin octobre déjà, le ministre de l’éducation Jean-Michel Blanquer avait affirmé que l’idéologie faisait de sérieux dégâts dans les universités. Même à cette époque, les universités et les représentants des étudiants avaient résolument rejeté l’accusation. Cependant, une centaine de chercheurs avaient également soutenu la critique de [M.] Blanquer dans un article, parmi lesquels des noms éminents comme Gilles Kepel et Pierre Nora. A l’époque, [Mme] Vidal, la ministre de la recherche responsable des universités, s’était tenu à l’écart de la controverse.»