Iris Bohnet, professeure en économie à l’Université de Harvard, a récemment publié un livre sur l’équité à la place de travail («Make work fair»). Elle estime que plutôt que d’essayer de changer la mentalité des gens, «il est plus efficace de rendre le terrain de jeu équitable». Elle propose plusieurs mesures, comme l’anonymisation du processus de candidature.
Elle a notamment convaincu le comité du Prix Nobel de modifier le formulaire de proposition de candidatures pour permettre la proposition de plusieurs candidat·es : «Notre recherche a montré que nous faisons un choix multiple plus rationnel qu’un choix unique.»
Un autre exemple: «une grande entreprise australienne voulait savoir comment elle pourrait motiver les bons candidats et les candidates qui ont été rejetés de justesse à postuler à nouveau pour un autre emploi plus tard. Il s’est avéré que les femmes le faisaient deux fois moins souvent que les hommes. Nous avons posé quelques questions de diagnostic à la direction de l’entreprise : comment les candidats apprennent-ils qu’ils doivent postuler à nouveau? Et à qui écrivent-ils? L’entreprise a envoyé aux 20% les plus performant·es un e-mail les invitant à postuler à nouveau. Nous avons simplement ajouté une phrase à l’e-mail : «Vous faites partie des 20 meilleurs pour cent». Cette seule phrase a suffi à combler l’écart entre les sexes.»
Iris Bohnet avance par ailleurs qu’il est scientifiquement prouvé qu’un congé parental est favorable pour l’égalité des chances, et qu’il faudrait aussi introduire des incitations pour que les hommes prennent effectivement le congé de paternité.
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