La liberté de la science est l’un des acquis les plus précieux des démocraties occidentales. Elle est toutefois actuellement menacée dans de nombreux pays, notamment aux Etats-Unis. «Pour que la science en Europe ne s’égare pas elle aussi sur une pente glissante, il faut que les choses changent ici», écrit un journaliste de la NZZ Sven Titz. Selon lui, «la science doit faire deux choses : d’une part, si elle défend l’indépendance de la recherche face aux gouvernements, elle doit expliquer encore mieux que jusqu’à présent la valeur de la liberté scientifique ; d’autre part, pour sa crédibilité, elle doit veiller davantage à la protection de la liberté scientifique en interne.»
«Depuis longtemps, l’Occident ne remet plus fondamentalement en question la liberté de la science. C’est pourquoi sa vulnérabilité a été quelque peu oubliée», explique le journaliste. Il ajoute que la science manque d’un lobby fort et n’a guère de moyens de pression. En effet, les conséquences de lacunes dans la recherche ne se sentent souvent que des années plus tard. Il complète: «la liberté de la science ne sert pas uniquement à garantir l’utilité de la recherche pour la société. […] La liberté scientifique sert aussi à défendre une culture de la curiosité et de l’usage critique de la raison qui est essentielle pour nos pays.»
Finalement, le journaliste écrit: «L’ouverture des résultats est une caractéristique essentielle de la recherche scientifique, et cela doit rester ainsi. Mais pour pouvoir défendre cette valeur de manière convaincante face à l’Etat, la science doit prouver plus clairement qu’elle fait de la liberté scientifique le critère de son action, même en son sein.»