Le département «Urban Studies» de l’Université de Bâle est sous la loupe depuis quelques semaines suite à une prise de position en faveur de la Palestine publiée sur le site de l’université. Cette dernière a non seulement retiré sa prise de position, mais a aussi ouvert une enquête sur un travail d’un doctorant «qui doit déterminer si les normes scientifiques ont été respectées». L’auteur de l’article du SonntagsZeitung souligne qu’au sein des «Urban Studies», «l’activisme propalestinien fait partie du programme d’enseignement depuis des années», et qu’en général «[l]es enseignants n’essaient même pas de conserver un semblant d’objectivité ou de neutralité politique […], [et que] [l]es chargés de cours exprimeraient constamment leur opinion personnelle dans les cours et les séminaires ; les normes scientifiques joueraient un rôle secondaire – si tant est qu’elles jouent un rôle – tant que l’opinion est correcte».
Par ailleurs, «Le secrétariat a envoyé un mail à tous les employés et étudiants avec une collecte de signatures contre une «suprématie blanche sioniste» (« zionist white suprematism ») dans une université américaine.» Déjà en 2021, le département aurait signé un appel international pour le boycott de toute institution liée à la «politique d’Apartheit israélien».
En outre, les directives pour la recherche et l’enseignement élaborées par le département «Urban Studies» et le collectif d’étudiant·es «ont été retirées du web sur ordre de la faculté pour être révisées». Il y était écrit : «Nous sommes conscients qu’en raison de notre héritage colonial, nos pratiques ainsi que nos connaissances restent marquées par le racisme, l’antisémitisme, l’islamophobie, le sionisme, le sexisme, l’homophobie, la transphobie et le mépris pour les personnes handicapées [«Ableismus»] […]. C’est pourquoi nous nous efforçons de contrer cet héritage». En effet, «l’indignation était trop grande face au fait que le sionisme, c’est-à-dire l’aspiration à un État juif en Palestine, était assimilé au racisme et à l’homophobie.» (SonntagsZeitung)
Martin Lengwiler, Doyen de la faculté de philosophie et d’histoire de l’Université de Bâle, dont fait partie le département «Urban Studies», explique que ces directives «[ont] été rédigées dans le sillage du mouvement «Black Lives Matter» [mais que maintenant] […] un tel message ne [lui] semble plus approprié. En même temps, il faut voir que [les directives veulent] aussi exprimer une nouvelle éthique de la recherche». Monsieur Lengwiler a aussi été sollicité sur la question du soutien financier que les «Urban Studies» donnent à des organisations activistes, et à laquelle il a répondu qu’«il ne s’agit que de petites sommes d’argent qui circulent. Nous parlons ici de quelques centaines de francs […]. Il est possible que l’on puisse être un peu plus équilibré [sur le choix d’organisations activistes]. Mais ce qui est décisif, c’est que l’on associe ces personnes à l’enseignement en tant que partenaires de terrain et qu’on leur verse en contrepartie de petits honoraires. Cela ne signifie pas pour autant que l’on adopte leur point de vue.»
Sollicité sur la garantie de la qualité scientifique, Monsieur Lengwiler affirme qu’elle n’est pas remise en question puisque «[l]es études urbaines sont l’un des domaines les plus performants du Fonds national suisse […], [et] [p]our obtenir des fonds du Fonds national suisse, les projets doivent répondre à des critères de qualité stricts.» (Neue Zürcher Zeitung)