Dans la Neue Zürcher Zeitung (NZZ), le journaliste Christoph Eisenring examine la validité des propos d’Andrea Franc concernant les diplômé·es des sciences humaines et sociales, qui, selon elle, travaillent souvent qu’à temps partiel et qui seraient ainsi une charge pour la collectivité.
En premier, il postule qu’en Suisse, ou les études sont largement financées par les pouvoirs publics, l’attente est que les moyens engagés finissent par être rentables pour la société. Autrement dit, que les diplômé·es fassent leur preuves sur le marché du travail et participent en retour de manière importante au financement de l’État par le biais de l’imposition progressive.
Le journaliste passe alors en revue les statistiques de l’OFS pour démontrer qu’en effet, le temps partiel domine chez les diplômé·es en sciences humaines et sociales et est nettement plus fréquent que dans les autres disciplines. 31% des diplômée-es en sciences humaines indiquent qu’ils et elles préféraient travailler à temps plein, mais qu’il manque des opportunités sur le marché d’emploi. Et 30 % des diplômé-es, tous domaines confondus, travaillent à temps partiel à cause d’obligations familiales.
Selon l’analyse de l’auteur, c’est justement un faible taux d’occupation qui fait des étudiant·es en sciences humaines une charge pour le public. En des recherches de l’économiste de l’éducation Stefan Wolter de l’Université de Berne, Christoph Eisenring écrit : «Des frais d’inscription en aval permettraient d’assurer une compensation équitable. Selon [Stefan] Wolter, ils devraient garantir que tous ceux qui suivent une formation tertiaire couvrent par leurs impôts les frais de formation qu’ils ont engagés. […] Cette participation «modérée» aux frais motiverait les étudiant·es à réfléchir davantage aux chances qu’offre leur discipline sur le marché du travail et au degré d’occupation visé.»