Au-dela du manque de places d’études en médecine, un autre problème se cristallise: le taux d’abandon des jeunes médecins. Josef Widler, médecin et membre du Grand Conseil zurichois (Centre), estime que«les étudiant-es en médecine sont assis dans leur tour d’ivoire», et qu’ils et elles se font de fausses idées sur le travail quotidien à l’hôpital. Il a déposé une motion en faveur de l’introduction d’un stage pré-études de six mois dans le domaine des soins. Ce stage pourrait être fait à l’hôpital ou en EMS.
Cette motion bénéficie déjà d’un grand soutien par la majorité (V’L, PLR et PS), et plusieurs personnes ont également l’espoir d’améliorer ainsi la collaboration des différents métiers de la santé.
Les hôpitaux sont plutôt en faveur d’un stage pour préparer les étudiants au terrain, mais souhaitent que le stage dure juste un mois, d’une part, pour ne pas surcharger les hôpitaux et, d’autre part, pour ne pas prolonger davantage la formation des médecins. Par ailleurs, la question du financement doit encore être clarifiée.
L’association zurichoise des médecins-assistants et chefs de clinique se montre réservée. Interrogée sur la question de savoir si un tel stage est la bonne solution pour réduire les départs de jeunes médecins, elle répond: «nous ne sommes pas sûrs». Selon elle, d’autres mesures devraient être prioritaires pour rendre le métier plus attractif, comme par exemple une limitation du temps de travail des médecins-assistants à 42 heures par semaine plus quatre heures de formation continue. Aujourd’hui, le temps de travail se situe à environ 56 heures en moyenne. Et l’association suggère qu’il serait utile d’étudier d’autres moyens pour choisir les bonnes personnes pour la formation des médecins avant les études, comme par exemple le modèle néerlandais selon lequel les candidat-es passent un «assessment» préalable (des interviews).