10 Mai 2024
Catégorie: Recherche
8 Mai 2024
Le projet XXL du CERN suscite des doutes
«Dès 2024, Genève et la France voisine devraient accueillir le collisionneur XXL. Le CERN a présenté un premier rapport sur la faisabilité de ce projet titanesque à 15 milliards de francs. S’il n’a pas été rendu public, «Le Temps» a pu consulter des documents qui témoignent des vives préoccupations des deux Etats concernés. La Confédération s’inquiète notamment de la perte de surfaces agricoles, de la protection de la nappe phréatique et du débouché à trouver pour le stockage des immenses volumes de déblais.»
6 Mai 2024
Publication du rapport sur la mise en œuvre du Code d’intégrité scientifique dans les hautes écoles suisses
«La fiabilité, l’honnêteté, le respect et la responsabilité constituent les principes fondamentaux sur lesquels repose l’intégrité scientifique. Pour en décrire une interprétation commune et définir les responsabilités qui en découlent, swissuniversities a élaboré en 2021 un code d’intégrité scientifique conjointement avec les Académies suisses des sciences, le Fonds national suisse et Innosuisse. […] Une enquête de swissuniversities reflète la mise en œuvre du code dans les hautes écoles et montre qu’une grande majorité d’entre elles ont déjà examiné et complété leurs règlements existants et/ou adopté le Code comme document de référence.»
3 Mai 2024
Les propositions de la Commission européenne concernant le financement de la recherche et le développement dans le domaine de la défense reçoivent un accueil mitigé de la part des universités
«Certains groupes de pression universitaires se sont prononcés contre le financement par l’UE de la recherche à double usage, affirmant qu’Horizon Europe et son successeur, le FP 10, devraient rester exclusivement civils, tandis que d’autres ont répondu à une consultation de l’UE sur le sujet en demandant aux décideurs politiques de clarifier davantage leur proposition.»
30 Avr 2024
«Les trésors coloniaux fribourgeois»
A l’Université de Fribourg, dans le cadre d’un séminaire interdisciplinaire mené conjointement par le professeur d’histoire contemporaine Matthieu Gillabert et les chercheuses postdoctorantes Sara Petrella et Diletta Guidi, des étudiant·es ont examinés des artefacts et «révèlent la multiplicité des liens qu’a pu avoir le canton avec le monde colonial». Pour le Professeur Gillabert, «[a]lors que la question de la «décolonisation des musées» agite depuis des années le monde muséal en Europe et en Amérique du Nord, «Fribourg est passé un peu sous les radars».»
Denis Decrausaz, Directeur du Musée de Morat et Président de l’Association des musées du canton de Fribourg «a tenu à souligner la bonne volonté du monde muséal, lors de la table ronde organisée par l’université» et affirme : «Nous ne sommes pas des colonialistes! Nous avons bien conscience du passé de ces objets. Si les moyens sont là, nous sommes prêts à faire les démarches nécessaires.» Sur la question de la restitution des objets aux communautés concernées, Monsieur Decrausaz répond que la complexité du processus ainsi que le faible intérêt des communautés à la restitution jouent un rôle, mais il pense qu’«au travers d’un réseau de professionnels intégrant des universitaires, des institutions muséales, des communautés sources et des artistes issus de ces communautés» les démarches de restitution pourraient s’améliorer.
29 Avr 2024
Manifestation contre l’expérimentation animale à Fribourg
Près de 300 manifestants ont défilé samedi en ville de Fribourg pour dénoncer l’expérimentation animale dans le milieu académique en particulier.
Selon la porte-parole de la Ligue suisse contre l’expérimentation animale et pour les droits des animaux (LSCV) Athénaïs Python, «S’il existait une vraie volonté politique d’augmenter le financement des méthodes alternatives, il serait possible de renoncer rapidement à environ 80% des expérimentations menées actuellement sur des animaux.» Lors de sa prise de parole devant les bâtiments de l’université, elle a annoncé le dépôt, ce lundi à la Chancellerie fédérale à Berne, d’une pétition lancée par la LSCV et paraphée plus de 40’000 fois. Le texte demande la mise sur pied d’un plan d’abandon progressif de l’expérimentation animale.
Elle estime par ailleurs que «Dans les faits, on voit bien que ce principe des 3R [remplacer, réduire, raffiner)] ne permet pas de diminuer le nombre d’animaux utilisés.»
26 Avr 2024
Ouverture du 6ème parc d’innovation à Villingen, AG
Le sixième parc d’innovation suisse, baptisé Innovaare a été inauguré à Villingen, à coté du PSI (Institut Paul Scherrer).
22 Avr 2024
«Investissements essentiels dans la formation, la recherche et l’innovation»
La qualité de l’enseignement et de la recherche dans les hautes écoles suisses est menacée, mettent en garde le FNS, swissuniversities, le Conseil des EPF et les Académies susses des sciences a+.
«Le projet de message FRI du Conseil fédéral pour les années 2025 à 2028 est marqué par les préoccupations budgétaires, ce qui pourrait se traduire par des prestations réduites et des projets suspendus.»
22 Avr 2024
L’inquiétude de la population qui vit sur le tracé du futur collisionneur du CERN
À Genève et en France voisine, le projet gigantesque du nouvel accélérateur de particules du CERN, prévu pour 2045, fait débat. Actuellement à l’étude, son impact environnemental suscite déjà des craintes auprès de la population.
Benjamin Joyeux, conseiller régional Auvergne-Rhône-Alpes, craint les répercussions locales du projet (« les travaux, la bétonnisation»), mais pas seulement. «Membre du parti Les Écologistes, il estime que la consommation d’énergie et les émissions de CO2 qui découlent du futur FCC sont une aberration: «Alors qu’on demande aux habitants de faire un effort pour baisser leurs émissions de gaz à effet de serre, le projet du CERN vient ajouter des tonnes et des tonnes d’émissions de CO2.»»
17 Avr 2024
Nouvelle déclaration «de Barcelone» en faveur de bases de données bibliographiques ouvertes
«Certaines des bases de données les plus connues, telles que Web of Science et Scopus, sont propriétaires et offrent un accès payant aux données et aux services qui soutiennent ces mesures et d’autres, notamment les classements des universités et les facteurs d’impact des revues. Mais dans la récente Déclaration de Barcelone, plus de 30 organismes de recherche et de financement appellent la communauté à s’engager en faveur de plateformes gratuites pour tous, plus transparentes quant à leurs méthodes et sans restrictions quant à l’utilisation des données.»
L’université de la Sorbonne, qui a mis fin à son abonnement au Web of Science l’année dernière et a opté pour une plateforme ouverte plus récente appelée OpenAlex, et la journaliste du journal [propriétaire] Science Catherine Offord souligne que «certains experts s’interrogent sur leur qualité par rapport aux bases de données propriétaires à ce stade.»
12 Avr 2024
«Des centaines de milliers d’études sont inventées de toutes pièces»
Le problème croissant des fausses publications scientifiques est alimenté par un marché en pleine expansion, où des agences, les «paper mills» (moulins à papier), offrent des services d’assistance à la rédaction pour les publications. Les scientifiques paient jusqu’à 25’000 euros pour des contrefaçons bien réalisées et désormais «[g]râce à l’IA, ces faux et ces contrefaçons sont désormais de plus en plus faciles et rapides à fabriquer».
Le chercheur et éditeur de revue spécialisée en neurologie, Bernhard Sabel, a découvert l’ampleur du problème à l’aide d’autres chercheur·es : «A ce jour, nous estimons qu’au moins cent mille travaux scientifiques publiés sont suspects ou falsifiés […]. Cela ne concerne que la biomédecine. En extrapolant à l’ensemble de la science, on arrive à quatre à cinq cent mille travaux publiés et falsifiés chaque année – sur un total d’environ 5 millions de publications dans le monde. Cela donnerait un taux de contrefaçon d’environ 10 pour cent.» Les études falsifiées pourraient avoir des conséquences néfastes selon Jörg Meerpohl, Directeur de Cochrane Allemagne, une association internationale pour l’assurance qualité en médecine : «[l]es implications pour les patients seraient immenses si des recommandations de traitement étaient faites sur la base d’études fausses et fictives».
Bien que les grandes maisons d’édition cherchent de plus en plus de détecter les contrefaçons, la pression sur les chercheur·es pour publier en quantité, plutôt qu’en qualité, contribue à ce phénomène.
- rôle des scientifiques
- recherche – qualité
- publish or perish
- recherche – éthique
- intelligence artificielle
12 Avr 2024
«Formation et recherche, un financement fondamental»
Pour Luciana Vaccaro, Présidente de swissuniversities, «[l]e financement de la recherche, de la formation et de l’innovation tel que prévu par le Conseil fédéral pour la période 2025-2028 laisse entrevoir une cure d’austérité […] [et cela serait] un grand risque pour la formation des talents de demain». Madame Vaccaro appelle à ce que la volonté politique de freiner l’endettement ne touche pas au financement de la formation, et soutient que «[s]i des économies sont nécessaires, il faut aller les trouver dans des projets ponctuels qui n’ont qu’une incidence et un effet multiplicateur moindres.»
11 Avr 2024
Interview avec Cléolia Sabot, Coordinatrice de l’Interface à l’UNIL
En mars 2024 l’UNIL lançait le Fonds de soutien à la recherche partenariale «Interface», qui a pour but de financer et évaluer des projets de recherche collaboratifs et avec un impact social.
Cléolia Sabot, Coordinatrice d’Interface, répond à des questions sur le besoin qu’il y a eu de créer ce type de fonds. Ce n’est pas une nouveauté que l’UNIL fasse de la recherche partenariale, mais l’université veut davantage élargir ce type de collaboration, ainsi qu’élargir les partenaires de terrain avec lesquels elle collabore. En effet, un des objectifs serait «de ne pas travailler qu’avec des administrations ou des entreprises, mais d’avoir une diversité de partenariats […]. Par exemple […] une petite association qui aurait envie et besoin d’avoir des appuis scientifiques n’a pas toujours les moyens de le faire». De plus, ce besoin s’avère d’autant plus urgent que le Fonds National Suisse (FNS) peine à financer ce type de recherche : «le FNS tend davantage à financer des recherches fondamentales qui se font, la plupart du temps, dans le cadre exclusivement académique».
- financement tiers
- rôle des scientifiques
- financement public
- rôle des universités
- collaboration hautes écoles – entreprises privées
- profil – universités
- collaborateurs·rices étrangers·ères
11 Avr 2024
La Confédération alloue (de nouveau) 650 millions pour la recherche
Le Conseil fédéral a annoncé hier que pour 2024 elle allouera 650 millions de francs pour les «mesures transitoires» pour la participation à Horizon Europe 2024, comme cela fut le cas pour les années 2021, 2022 et 2023. Le gouvernement rappelle que «son objectif demeure la réintégration de la Suisse au programme Horizon «le plus rapidement possible».» Grace au fait que «[l]es négociations entre la Suisse et l’Union européenne ont officiellement repris le 18 mars […] les chercheuses et chercheurs suisses peuvent de nouveau se porter candidats aux prestigieuses bourses ERC Advanced Grants, un instrument qui s’adresse aux scientifiques confirmés». Néanmoins, une certaine prudence démeure : «[u]ne nouvelle solution temporaire «si aucun accord d’association n’entre en vigueur» est d’ailleurs déjà élaborée pour 2025. Par rapport à celle de 2024, elle pousse un cran plus loin l’implication de la Suisse, avec une participation des scientifiques du pays à tous les appels à projets d’Horizon Europe et Euratom – mais toujours financée par Berne». (Le Temps)
11 Avr 2024
«Manne fédérale pour l’institut du fédéralisme»
«[L]e Conseil fédéral a mis en consultation mercredi une loi portant sur un soutien financier à l’Institut du fédéralisme de l’Université de Fribourg (IFF) […]. Dans un communiqué, le gouvernement indique que la nouvelle loi fédérale sur les aides financières en faveur de l’IFF sera soumise à des conditions claires. «La Confédération apportera en particulier son aide aux activités de l’institut qui relèvent spécifiquement de l’intérêt du pays. Il s’agit notamment du développement des structures fédérales en Suisse» […]. Cette loi ne prévoit pas de soutien financier de la Confédération pour les activités de recherche et de formation continue de l’IFF […]. La consultation sur la nouvelle loi prendra fin le 12 juillet 2024.»
10 Avr 2024
Ueli Maurer : «J’ai perdu confiance en la science»
Le premier symposium suisse sur la rétrospective et les perspectives de la politique de santé, sous le titre «Corona – Fakes und Fakten», a eu lieu à Berne où Daniel Beutler, médecin de famille et critique des mesures prises lors de la pandémie du COVID-19, «a réuni des personnes de tout le pays partageant les mêmes idées». Un des orateur·ices qui a pris la parole est l’ancien Conseiller fédéral Ueli Maurer, selon lequel «le gouvernement national a respecté tous les processus politiques», mais la science «aurait mal informé pendant la pandémie et provoqué des mesures trop violentes […], [qui] sont à leur tour à l’origine du profond fossé qui traverse la société jusqu’à aujourd’hui».
4 Avr 2024
«L’université: tour d’ivoire, ou au service de la société?»
François Degeorge, Directeur général du Swiss Finance Institute, se penche sur le débat autour de la liberté académique ainsi que sur la question du conflit d’intérêts qui peut surgir lorsque recherche académique et secteur privé collaborent.
«Comment les universités peuvent-elles obtenir le meilleur des deux mondes, c’est-à-dire la liberté académique et l’engagement dans la pratique? […] La liberté académique doit être préservée, ce qui signifie que les professeurs et les doctorants doivent être libres de mener leurs recherches et leur enseignement sans ingérence et sans conflit d’intérêts. Deuxièmement, une culture de l’excellence doit être maintenue. Les universitaires doivent être évalués sur la base du système d’évaluation par les pairs, qui garantit que les nominations sont faites selon des normes académiques internationales bien acceptées.»
- recherche – qualité
- rôle des universités
- collaboration hautes écoles – entreprises privées
- collaboration hautes écoles – politique
2 Avr 2024
Y-Parc sans direction (pour la troisième fois)
Le pôle technologique à Yverdon-les-Bains, Y-Parc, se retrouve pour la troisième fois sans direction. La dernière Directrice opérationnelle, Karen Undritz, «annonçait [après une poignée de semaines] sa démission avec effet immédiat sur le réseau LinkedIn. Elle dénonce alors une situation de gouvernance «malsaine», source de «tensions» liée au maintien du directeur ad interim comme chef de projet […]. Ce départ précipité tombe mal pour une entreprise qui tentait de redorer son image, ternie par la polémique entourant le licenciement d’une précédente directrice, Juliana Pantet, en juillet 2021».
Le problème principal d’Y-Parc, pour certains, serait la difficulté à développer une stratégie qui puisse satisfaire tous les intérêts en jeu. Effectivement, «[l]a société Y-Parc SA a pour mission d’animer le site et de mettre en relation des différents occupants, mais elle ne possède pas le parc. Ce dernier appartient à la ville, à l’ECA (Etablissement cantonal d’assurance) et au canton. Une architecture complexe à laquelle il faut ajouter les propriétaires des différents bâtiments, à l’image de la caisse de retraite de la Fédération vaudoise des entrepreneurs (FVE) […]. [C]e grand nombre de parties prenantes est à l’origine de tensions permanentes. Les problèmes de communication sont récurrents. L’audit de 2021 confirme l’existence de ces intérêts contradictoires. Il y a la ville qui vise «par la croissance du parc de nouveaux contribuables», les propriétaires de terrains qui «souhaitent réaliser une plus-value sur celui-ci» ou encore le canton qui «cherche un moteur de développement durable économique dans les secteurs des hautes technologies». Pour un autre locataire du site, c’est cette trop forte emprise des collectivités publiques, locales voire régionales, qui pose problème. Il évoque le conseil d’administration de la SA, où on ne retrouve qu’un seul entrepreneur, aux côtés des représentants de la ville et du canton, de l’école d’ingénieurs HEIG-VD, de l’Association pour le développement du Nord vaudois (ADNV) ou de la Chambre vaudoise du commerce et de l’industrie (CVCI)».
22 Mar 2024
«L’argent n’a pas d’odeur dans les universités, vraiment?»
Dominique Sprumont, [professeur titulaire] à l’Institut de droit de la santé, à l’Université de Neuchâtel et président de la commission d’éthique de la recherche du Canton de Vaud, pose la question: «[E]st-ce que les collaborations avec n’importe quelle industrie sont compatibles avec ce cadre éthique et institutionnel? L’industrie du tabac, comme celle des énergies fossiles, a une longue histoire de manipulation des faits et de la science. […] Certaines universités ont compris le danger, comme celles de Genève ou de Lausanne, et interdisent toute collaboration [avec l’industrie du tabac]. Les autres universités suisses et les académies devraient aussi arrêter de se faire enfumer par cette industrie dangereuse pour la santé et l’indépendance de la science. C’est une question d’intégrité scientifique et de crédibilité.»
21 Mar 2024
Un drone à usage civil développé en Suisse a été utilisé par l’armée américaine
«Conçu à l’EPFL à l’aide de fonds publics, un drone de cartographie helvétique est devenu l’un des outils du renseignement militaire américain, a appris le Pôle enquête de la RTS. Il a été déployé en zone de guerre en Afghanistan de 2017 à 2020 au moins. Les institutions suisses impliquées se disent étrangères à ces développements.»