Une tribune parue dans Le Temps plaide en faveur d’un développement des études asiatiques en Suisse, qui manque d’institutions académiques abordant spécifiquement la géopolitique et les relations internationales de la région. Il est actuellement possible d’étudier ces domaines seulement de manières limitée en Suisse : aux Universités de Zurich et Genève, et avec quelques académicien·nes seulement. «Le renforcement de l’expertise académique en études asiatiques n’est pas qu’une question d’éducation; c’est une question d’intérêt national», concluent les auteur·es. Ils·elles écrivent:
«Ce manque de compétences académiques expose le gouvernement suisse à des perceptions erronées et à des erreurs de jugement en matière de politique étrangère, de négociations commerciales et de relations diplomatiques avec l’Asie. Par ailleurs, la Suisse se doit d’adopter une position proactive vis-à-vis des tensions internationales dans la région, ce qui nécessite l’expertise d’appréhender les tendances et les scénarios futurs. Une telle attitude serait non seulement en phase avec la culture diplomatique suisse, mais éviterait également au pays de se cantonner à une position réactive, préjudiciable en cas de crise.
Pour combler le déficit d’expertise, les universités suisses doivent donner la priorité à la création de programmes d’études exhaustifs sur l’Asie. Cela implique de développer de nouveaux cursus spécialisés et des centres de recherche axés sur la géopolitique, les relations internationales, les sciences politiques, l’économie, l’histoire et les langues asiatiques. Le gouvernement suisse, pour sa part, se doit d’encourager la recherche sur l’Asie.»