Joël Mesot, Président de l’École Polytechnique fédérale de Zurich, souhaite changer «la culture du travail» dans l’institution – pendant trop longtemps, on n’a pas prêté attention aux compétences managériales des professeur-es, nous avons négligé ce sujet – dit le physicien. L’EPFZ a connu plusieurs cas de disfonctionnement de culture de travail. Un cas extrême a conduit au licenciement forcé d’une professeure. Une première dans l’histoire de l’EPFZ, qui a renoncé à porter cet épisode devant le Tribunal fédéral. Les professeurs doivent désormais suivre des cours de management et sont soumis à des évaluations de leurs compétences.
L’EPFZ a lancé en 2019 le programme «rETHink», une sorte de feuille de route pour le développement institutionnel. Un des points centraux concerne les compétences requises pour occuper la fonction de professeur-e (enseignement, recherche, communication, récolte de fonds, fondation d’une start-up,…). Selon Joël Mesot, les personnes devraient être employées («eingesetzt») par rapport à leurs forces et faiblesses. Il est de la responsabilité des hautes écoles universitaires d’offrir du soutien, si nécessaire. Il souligne que cette pratique est nouvelle et peu d’universités l’implémentent.
L’EPFZ doit être attentive au bien-être au travail. Par exemple, il faut éviter d’envoyer un mail le dimanche, avec 50 personnes en cc ou organiser des séances tard le soir, «il y a des jeunes parents à l’EPFZ». Par rapport aux heures supplémentaires, Joël Mesot estime qu’il faut les considérer au cas par cas.
Ensuite, Joël Mesot évoque l’exclusion Suisse du programme Horizon Europe et l’impact négatif pour l’EPFZ: «Le temps presse. Le programme a déjà démarré, et il est difficile de prendre un train en marche.» Il ajoute qu’il est préoccupé par l’endettement de la Confédération en raison des crises actuelles : le Covid-19 et la guerre en Ukraine. «Je crains qu’à un moment donné, la Confédération active le frein à l’endettement prévu par la loi. Car le budget du domaine des EPF n’est pas protégé, il ne fait pas partie des dépenses liées de la Confédération.»