Une étude publiée aux Pays-Bas démontre que plus de la moitié des 6800 scientifiques interrogé-es dans les universités néerlandaises commettent régulièrement des fautes professionnelles légères. Il s’agit notamment de la dissimulation de résultats négatifs d’études, de l’encadrement insuffisant de jeunes chercheur-euses et de l’absence de documentation. Concernant les faux-pas volontaires et graves, une personne sur douze admet avoir commis de la falsification d’images et de résultats, de la manipulation du déroulement de la recherche ou du plagiat.
En Suisse, les chiffres précis sur la mauvaise conduite scientifique ne sont pas enregistrés de manière centralisée. Les universités décident elles-mêmes si et quelles procédures elles veulent rendre publiques. Selon la juriste Regina Aebi-Müller de l’Université de Lucerne, il n’est pas dans l’intérêt des hautes écoles d’exposer les erreurs. La crainte d’une atteinte durable à l’image de marque est trop grande.
Si par contre une infraction n’est pas constatée dans sa propre haute école, mais dans une demande de financement de la recherche, une procédure incombe au promoteur. Le Fonds national suisse (FNS) a mis en place un organe de contrôle qui vérifie chaque année 5 % des demandes d’encouragement soumises. Dans l’échantillon de 2020, le FNS a contesté l’intégrité de 20 des 357 demandes contrôlées, mais n’a sanctionné que trois personnes.