La sécurité de la recherche est un sujet de plus en plus sensible en Europe. Slaven Misljencevic, chargé de mission à la direction de la recherche de la Commission européenne, déclare: «Depuis la fin de l’année 2019 […] nous avons observé un nombre croissant de cas d’ingérence étrangère ciblant les établissements d’enseignement supérieur et les organismes de recherche de l’UE. […] C’était relativement nouveau parce qu’à l’époque, il était question de science ouverte et d’ouverture sur le monde. Soudain, nous avons été confrontés à un problème qui a peut-être été facilité par cette ouverture.» En 2021, la Commission européenne a proposé une nouvelle approche de la coopération internationale en matière de recherche et d’innovation. En janvier 2022, elle a publié des lignes directrices sur l’ingérence étrangère dans la recherche de l’UE, qui définissent des mesures sur la manière dont les établissements d’enseignement supérieur et les organismes de recherche peuvent identifier et traiter les risques d’ingérence étrangère.
La Commission travaille sur des recommandations qui visent, pour la première fois en Europe, une définition commune du problème de la coopération internationale en matière de recherche, selon le principe directeur «ouvert là où c’est possible, fermé là où c’est nécessaire».
La coopération ouverte doit rester l’option par défaut de l’Europe en matière de collaboration internationale dans le domaine de la recherche, malgré la situation géopolitique difficile actuelle, juge l’Association européenne de l’université (EUA). «L’Europe reste «assez ouverte», mais on a le sentiment que «les choses pourraient devenir beaucoup plus fermées»», déclare Thomas Jørgensen, directeur de la coordination des politiques et de la prospective à l’EUA