«A partir de septembre, [en France], 25000 cadres de la fonction publique seront sensibilisés aux enjeux environnementaux, avec l’appui de chercheur·es […]. La particularité du dispositif est de s’appuyer sur un réseau scientifique et universitaire». Un des objectifs de la formation est d’aider les fonctionnaires «à changer parfois leur logiciel». Plus de 15000 chercheur·es et doctorant·es se sont mis à disposition suite à l’appel fait par Stanislas Guerini, Ministre de la transformation et de la fonction publique, et de Sylvie Retailleau, Ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche. Le climatologue Robert Vautard rassure celles et ceux qui craignent que les scientifiques soient en désaccord entre eux et affirme que «[leur] rôle est de [s’] appuyer sur l’état des connaissances, les travaux du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), de l’IPBES (plate-forme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques) ou encore du HCC (Haut Conseil pour le climat) […].» (Le Monde)
Selon l’économiste Rudolf Walser «[e]n politique, il s’agit toujours d’équilibrer les intérêts entre des objectifs différents et non harmonieux entre des groupes d’intérêts organisés qui cherchent à exercer une influence […]. La science risque de devenir le bras politique de l’administration. Ce que l’on constate depuis longtemps sur la question du climat s’applique désormais aussi à la question européenne». En effet, Monsieur Walser s’exprime sur un séminaire organisé par l’Europainstitut de l’université de Zurich et le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) intitulé «L’intégration européenne : perspectives et défis». L’économiste affirme que les expert·es qui sont intervenu·es étaient favorables à l’Union Européenne (UE) et qu’on pouvait remarquer «l’absence d’experts sceptiques sur l’UE».
Monsieur Walser attire également l’attention sur le fait qu’«[i]l est bien connu que les autorités se considèrent de plus en plus comme des prestataires de services de conseil et d’information. Ce qui est nouveau, c’est que l’on fait appel à des instituts universitaires, ce qui donne une impression de scientificité. Cette approche s’observe désormais aussi dans le domaine de la politique européenne […]. Il serait plus que regrettable qu’une politisation de la science ait lieu dans la politique de l’UE, comme dans la politique climatique.» (Die Weltwoche)