L’Université de Lucerne (UNILU) a mis au concours la chaire d’études juives, en précisant que «seuls les catholiques sont admis». Cette offre d’emploi a suscité de vives réactions et 300 scientifiques du monde entier ont signé une lettre ouverte, s’adressant à Bruno Staffelbach, Recteur de l’UNILU, et à Margit Wasmaier-Sailer, Doyenne de la faculté de théologie. La lettre dénonce «un exemple flagrant de discrimination fondée sur la religion». Martine Brunschwig-Graf, Présidente de la Commission fédérale contre le racisme, demande «à l’Université de Lucerne de retirer cette offre d’emploi dans sa forme actuelle et de créer un poste ouvert à tous, indépendamment de l’appartenance ou de l’absence d’appartenance religieuse, en accord avec le propre engagement de l’Université en faveur de la diversité et de l’égalité des chances». (Tachles)
Alfred Bodenheimer, Directeur du Centre d’études juives de l’université de Bâle, pense que «l’idée de dialogue est mal mise en œuvre» à l’UNILU et propose deux pistes pour y remédier. Première solution : mettre tout le monde au même niveau, en transformant les postes des collaborateur·trices en postes de professeur·es équivalent·es. L’autre alternative serait que «la chaire de judaïsme puisse enseigner cette matière en dehors de la faculté, mais avec tout de même des crédits obligatoires pour les étudiants en théologie. Dans ce cas, il n’y aurait pas besoin d’un catholique à ce poste […]. Si l’une ou l’autre de ces mesures était prise, ce serait un véritable engagement du canton et de l’Eglise en faveur du pluralisme».
Néanmoins, le porte-parole de l’UNILU, Lukas Portmann, explique que «l’université ne voit toujours pas de raison de modifier le processus de candidature. Le délai de candidature a expiré jeudi dernier, la commission d’appel va maintenant examiner les candidatures reçues». Jonathan Kreutner, Secrétaire général de la Fédération suisse des communautés israélites (FSCI), explique qu’ «un premier entretien a eu lieu entre la FSCI et l’évêché de Bâle […], [pour voir] si d’autres solutions ne pourraient pas être trouvées à l’heure actuelle». Prochainement la FSCI va se confronter aussi avec l’UNILU. (NZZ)