«Le gouvernement bâlois dépose une demande de contribution étatique de 4 millions de francs pour le projet de recherche international «Clinnova – Innovation in Healthcare» pour la période de 2024 à 2026. Le projet vise à exploiter le potentiel de l’intelligence artificielle dans les grandes quantités de données pour le secteur de la santé.»
«Le Conseil d’Etat voit dans ce projet une «excellente opportunité» de contribuer à la recherche de pointe, de faire progresser le développement numérique dans le domaine de la santé, comme il l’écrit dans son bulletin de mardi. Il s’agit d’encourager l’utilisation des données numériques de santé pour la recherche.» (Nau.ch)
En février 2022, la stratégie «AI made in Europe» a été lancée et Madame von der Leyen «a présenté un plan visant à ce que l’UE attire 20 milliards d’euros par an d’investissements dans l’IA au cours de la prochaine décennie […]. [Q]uatre ans plus tard, l’«IA made in Europe» n'[a] pas réussi à attirer l’attention, à avoir un impact, des produits ou une valeur d’importance mondiale, et […] l’écosystème européen de l’IA [a] encore pris du retard par rapport à ses concurrents [états-uniens et chinois]».
Morten Irgens et Holger Hoos, membres du conseil d’administration de la Confédération des laboratoires de recherche en intelligence artificielle en Europe (CLAIRE), affirment que «la stratégie de la Commission européenne en matière d’IA n’a pas été à la hauteur en termes d’échelle et de ciblage», du moment où elle repose sur «une pléthore d’investissements modestes […] [qui] ne sont pas coordonnés avec les programmes nationaux des Etats membres». Selon Monsieur Irgens et Monsieur Hoos «[l]a solution consiste à adopter l’approche du CERN pour mener des projets de grande envergure, coordonnés et très ambitieux». (sciencebusiness.net – )
Alors que l’UE se penche avec ferveur sur le développement de l’IA, les universités se trouvent encore coincées quant à son utilisation. Elles «adoptent peu à peu l’IA générative dans leurs travaux, mais des orientations approfondies manquent encore à de nombreux établissements». Selon l’UNESCO, «seulement 13 % des universités ont fourni à leur personnel et à leurs étudiants des orientations officielles», communiquées parfois qu’oralement et dont les exigences varient d’un établissement à l’autre. Un grand nombre d’universités «[attendent] que la Commission européenne établisse des lignes directrices de l’UE pour une utilisation sûre». Entretemps, «[l]e mois prochain, le groupe de Coimbra, qui regroupe 41 universités européennes, organisera une conférence sur l’utilisation de l’IA générative dans les universités». (sciencebusiness.net – Universities ready to take up generative artificial intelligence, but say guidelines are needed)
«Le Prix suisse de la recherche en éducation 2023 est attribué à un projet sur le thème de l’enseignement à distance à l’université […]. [L]es chercheurs ont étudié, dans le cadre d’une expérience à l’Université de Genève, l’impact de la disponibilité de l’enseignement à distance sur la fréquentation et les performances académiques à l’université».
«[Les chercheur·es] ont conclu que la participation à des cours en direct réduisait les performances des étudiants ayant de faibles compétences, mais augmentaient celles des étudiants ayant de hautes compétences. Dans l’ensemble, les étudiants n’ont utilisé la technologie de diffusion en direct qu’occasionnellement, en particulier lorsque des événements fortuits ont compliqué ou rendu difficile la participation à l’enseignement (maladie, intempéries, embouteillages, etc. ). L’expérience a montré que l’offre de streaming en direct ne réduisait que légèrement la présence en classe».
Faisant suite à la pétition déposée par les étudiant·es de l’université de Berne afin que les cours soient systématiquement enregistrés sous forme de podcasts, le journal 20 Minutes fait un tour d’horizon des pratiques dans les différentes universités romandes.
«Genève fait exception depuis cette année en enregistrant les cours de manière systématique. Les enseignants conservent toutefois la liberté de ne pas se conformer à cette nouvelle norme […]. À Neuchâtel, il est recommandé d’enregistrer en priorité les cours qui touchent un grand nombre d’étudiants et durant lesquels les interactions sont limitées. À Fribourg, le recours à la numérisation a lieu lorsque cela fait sens au niveau pédagogique. À Lausanne, le podcast est laissé à l’initiative des profs», sauf pour la Faculté de Médecine, où les cours de 1ère année sont disponibles en numérique pendant une semaine.
Afin d’assurer l’égalité des chances pour tout le corps estudiantin, le conseil des étudiants de l’université de Berne (Studierendenschaft der Universität Bern, ou SUB) demande au rectorat que des podcasts soient enregistrés et mis à leur disposition. «La direction de l’université soutient la cause. […] Dans la faculté de médecine, pratiquement toutes les conférences sont audibles, et environ un tiers des [conférences de] sciences naturelles seraient possibles.» Ne sont pas concernés les séminaires, stages et exercices, mais seulement les cours.
Le département de communication écrit que «[l]a direction de l’université a formulé la recommandation à l’échelle de l’université tendant à ce que tous les cours non interactifs fournissent leur contenu numériquement.» (Blick.ch)
Le SUB a tenu hier une «action de protestation pacifique» sur le campus et a lancé une pétition qui a récolté plus de 2’000 signatures. Le conférencier en physique du climat et de l’environnement Christoph Raible et certain·s autres de ses collègues se montrent inquiet·es, surtout après le contexte de la pandémie. «Certains étudiants ont pensé qu’ils pouvaient s’épargner les conférences en ligne jusqu’à la fin du semestre, puis écouter tout le monde à la fois. […] Je suis préoccupé par le fait que les étudiants qui doivent participer aux conférences sur place resteront alors à l’écart. Cela aurait un impact négatif sur leurs études et conduirait à un plus grand nombre d’admissions» explique-t-il. (20 Minuten)
Créée ce lundi à Berne, l’association SCAI (Swiss Center for Augmented Intelligence) est un «centre de compétence national pour le développement et l’implémentation de l’intelligence augmentée, à savoir une approche de l’intelligence artificielle centrée sur l’humain. Les compétences humaines ne sont ainsi pas remplacées par la technologie mais celle-ci sert à assister l’humain dans ses tâches.» En projet depuis 2021, l’association regroupe plusieurs universités, hautes écoles et instituts de recherche.
«Des services et des projets seront développés au profit de l’économie et du secteur public de la région. SCAI fonctionne donc comme un moteur d’innovation pour l’espace économique […]» des cantons de Berne, Fribourg, Neuchâtel, Soleure et Valais.
Cette année, ce sont 4’000 nouveaux étudiant∙es qui entrent à l’Université de Lausanne. À Neuchâtel, ils sont 2’076, en hausse de 12% par rapport à l’année passée, ce qui «s’explique en partie par l’apparition d’offres inédites, à l’image du nouveau master en conservation de la biodiversité.» Du côté de Genève, 4’200 personnes viennent grossir les rangs du campus, «un retour à la normale après le pic enregistré lors de la pandémie (19’078 en 2020 et 18’865 en 2021).» (20 Minutes)
Les universités de Lausanne et Genève ont de plus en plus d’étudiant∙es en manque de logements, qui doivent «penduler» pour assister aux cours. Yves Flückiger, recteur de l’Université de Genève, parle de «précarité financière», les aides pour les étudiant∙es ont en effet augmenté de trois millions par années à six millions à cause de la crise du COVID.
«D’année en année, les universités adaptent leur offre de cours aux évolutions sociétales, mais aussi aux besoins du marché de l’emploi. Pour la rentrée 2023, l’informatique et l’environnement sont en tête des nouveautés. Du côté de Fribourg, la relève universitaire pourra désormais aborder la transformation numérique sous l’angle des sciences sociales avec un tout nouveau cursus en anglais: le master en digital society.» De plus, «[u]n projet pilote qui prépare à un examen d’entrée à l’université sera mis en place pour les personnes réfugiées dont le papier n’est pas reconnu en Suisse», l’institution fribourgeoise se voulant plus accessible.
Dans un article publié dans la revue Physica Scripta, la phrase «Régénérer la réponse» a été détectée par Guillaume Cabanac, informaticien à l’université de Toulouse et limier scientifique. Ainsi, un fort doute que les auteurs de l’article aient utilisé ChatGPT a ensuite été confirmé par les auteurs eux-mêmes. Néanmoins ils ne l’avaient pas déclaré au moment de la soumission, raison pour laquelle l’éditeur a décidé de retirer cet article. Kim Eggleton, responsable de l’évaluation par les pairs et de l’intégrité de la recherche chez IOP Publishing, l’éditeur de Physica Scripta à Bristol, au Royaume-Uni, déclare qu’«[il] s’agit d’une violation de [leurs] politiques éthiques».
Toutefois, il ne s’agit pas d’un cas isolé. En effet, nombreux sont les articles qui échappent aux évaluations des pairs: Monsieur Cabanac déclare avoir «repéré plus d’une douzaine d’articles de revues contenant les phrases révélatrices de ChatGPT «Régénérer la réponse» ou «En tant que modèle linguistique de l’IA, je…»» depuis avril 2023. Un autre problème qui se pose lorsqu’on fait une «utilisation malhonnête de ChatGPT» ce sont les références générées par ce logiciel: elles peuvent être fausses ou même ne pas exister lorsqu’on les recherche.
«Depuis 315 ans, le gouvernement bernois publie son Staatskalender, un vénérable cahier contenant les noms et les fonctions de tous les fonctionnaires. Cette source importante a été numérisée et rendue accessible en ligne sur le portail E-Periodica. Mais récemment, suite à l’intervention de l’autorité cantonale de surveillance de la protection des données, il a été décidé, avec beaucoup de flair juridique, que les numérisations du calendrier de l’Etat bernois sur E-Periodica seraient soumises à un délai de blocage de 110 ans, pas moins. Dans la législation sur les archives, la protection de 110 ans n’est utilisée qu’en tant qu’ultima ratio absolu, par exemple pour la protection des victimes de la pédophilie […]. Alors que les calendriers d’État imprimés et analogiques sont toujours accessibles dans les archives et les bibliothèques, leur version numérique est censurée». C’est ainsi que Sacha Zala, Directeur du centre de recherche Dodis et Professeur d’histoire à l’Université de Berne, reporte la récente démarche du gouvernement bernois. Monsieur Zala «regrette amèrement l’absence d’une position plus claire des institutions de recherche contre la censure des informations historiquement pertinentes» et leur lance un appel pour «se [défendre] contre une telle censure».
L’entreprise chinoise Tencent a montré son nouveau robot conversationnel: Hunyuan Aide. «Le vice-président de Tencent, Jiang Jie, a affirmé que Hunyuan avait des capacités comparables à celles de ChatGPT-4 […] Il est même plus performant que lui pour répondre à des questions de l’examen chinois d’entrée à l’université, a assuré M. Jiang […]. Aucune date de lancement pour le grand public n’a toutefois été annoncée […]».
«OpenAI a annoncé une nouvelle fonctionnalité pour son modèle GPT-3.5 Turbo. Elle permet aux utilisateurs de sa version payante de l’affiner avec leurs propres données […]. Pour le moment, l’accès est réservé aux développeurs avertis qui doivent passer par l’API (interface de programmation applicative) et le système de modération d’OpenAI pour affiner leurs modèles. Mais l’entreprise prévoit de lancer bientôt une interface utilisateur pour cette fonction».
Après la Fondation Verdeil dans le canton de Vaud attaquée il y a deux semaines et l’Université de Zurich visée en février, c’est au tour de la Haute école de Lucerne (HSLU) d’avoir des sueurs froides. Des machines virtuelles de leur département Informatique ont été victimes d’un ransomeware. L’école en elle-même et les données des étudiant∙es ne seraient pas en danger, mais «[l]es spécialistes travailleraient d’arrache-pied pour vérifier l’ampleur de l’attaque.»
La HSLU a porté plainte, mais jusqu’à présent, aucun groupe n’a revendiqué l’attaque.
Basée à Davos, la start-up AlpineAI veut proposer une alternative à ChatGPT et créér SwissGPT, qui, contrairement à ChatGPT, «doit permettre de retracer la source du résultat produit». AlpineAI est une société créée «par des représentants de plusieurs laboratoires de recherche sur l’IA, dont ceux de l’Université de Zurich, de l’EPFZ et de la Haute Ecole zurichoise des sciences appliquées (ZHAW)».
Quels sont les nombreux avantages à utiliser ChatGPT pendant des études de médecine ? Préparer un cas patient pour un stage, répondre aux questions d’examen (de manière correcte), trier des milliers de données, générer des graphiques… Les possibilités offertes sont multiples. «Théoriquement, les étudiants en médecine peuvent utiliser ChatGPT pour résoudre toutes les tâches imaginables qu’ils sont amenés à effectuer durant leurs études» déclare Simon Maurer, l’auteur de l’article publié dans le Bulletin des médecins suisses.
Les facultés de Bâle et de Berne ont introduit l’intelligence artificielle dans leur cursus de médecine, mais ces derniers ne prennent pas en compte l’IA pour résoudre des tâches. La co-directrice de la Digital Society Initiative de l’Université de Zurich, la Professeure Dre méd. Claudia M. Witt, déclare que «[l]e temps est venu de prendre des décisions courageuses et de revoir radicalement les programmes de formation» pour y intégrer l’IA.
Un deuxième article du Bulletin des médecins suisses recueille les témoignages de plusieurs professionnels de la santé, ceux qui utilisent déjà ChatGPT dans leur vie quotidienne et ceux qui ne l’utilisent pas. Malgré tout, la problématique de la protection des données reste tout de même au cœur des discussions, ainsi que la transparence des sources et l’exactitude de l’outil concernant les analyses de cas cliniques.
Au Kenya, des personnes vivaient de la rédaction de travaux universitaires. Des étudiant∙es américain∙es ou chinois∙es trop paresseux∙euses payaient pour que quelqu’un rédige leurs travaux à leur place.
Il n’existe pas de chiffres ou de statistiques claires. Certains groupes de ghostwriters sur Facebook comptent plus de 20’000 membres. Universitaires ou récemment diplômé∙es, les ghostwriters au Kenya pouvaient toucher jusqu’à 2’000 dollars par mois. Depuis l’arrivée de ChatGPT sur le marché en 2022, la demande décroit et l’industrie s’effondre, les universitaires préférant se tourner vers l’intelligence artificielle.
Les syndicats se sont entendus sur le fait que l’intelligence artificielle ne sera pas interdite dans les écoles. Des formations vont être mises en place avant la rentrée pour les enseignant∙es afin de les former à ChatGPT. Le but est de leur présenter les aspects positifs du chat bot et leur permettre de repérer plus facilement les cas de tricherie.
António Guterres, Secrétaire général de l’ONU, «s’est prononcé en faveur de la création d’une autorité de régulation [de l’intelligence artificielle]. Il a cité l’Agence internationale de l’énergie atomique comme modèle». C’était le Professeur d’éthique et Directeur de l’Institut d’éthique sociale ISE à l’Université de Lucerne, Peter G. Kirchschläger, qui avait appelé «à réglementer l’intelligence artificielle comme les armes nucléaires» il y a deux ans. «Depuis novembre 2022, il mène des discussions à ce sujet avec la direction de l’ONU, et depuis décembre également avec le Haut Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme. L’objectif serait de créer une agence internationale pour les systèmes basés sur les données (IDA), qui ferait office d’autorité mondiale de surveillance et d’autorisation […]. Selon ses propres dires, Kirchschläger restera encore impliqué dans l’élaboration de l’IDA. Il y a quelques semaines, il a présenté les résultats de ses recherches sur l’éthique de l’IA lors d’une table ronde organisée par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU à Genève et a reçu un accueil très favorable».
Björn Kernspeckt, un professeur à l’université Wismar (Allemagne), a réalisé un test pour éprouver les capacités créatives de ChatGPT et Midjourney afin de savoir si l’IA pourrait réussir le test d’aptitude de deux filières : design de communication et médias et architecture d’intérieur. Il a créé un étudiant fictif et le dossier de candidature de son avatar a passé la première étape. Néanmoins, une fois la supercherie révélée, le doyen et le personnel sont immédiatement parvenus à identifier l’intrus. Il a été jugé «beaucoup plus parfait que les autres» et il semblait aussi «plus lisse et plus impersonnel».
Rassemblant une grande quantité de données, de livres, de revues, d’images et de supports numériques, la bibliothèque de l’Ecole Polytechnique Fédérale de Zurich (ETHZ) travaille avec Google Cloud afin de rendre plus accessibles ses ressources en les numérisant. La démarche est entreprise pour rassembler les différentes applications sur une plateforme centrale, Apigee, ainsi que dans un but d’utilisation par le public et de traitement ultérieur. Un véritable «point d’accès central pour les développeurs de la communauté des données ouvertes» explique leur communiqué.
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