Catégorie: Société et hautes écoles

L’Union patronale suisse (UPS) a publié hier un catalogue de huit mesures pour faire face à la pénurie de personnel qualifié, et deux concernent la formation. L’une vise «l’introduction d’un diplôme de niveau bachelor et master dans le domaine de la formation professionnelle». L’autre vise à «une augmentation exponentielle des frais de scolarité au bout de dix semestres pour guider le choix des études vers des filières demandées sur le marché du travail, afin que la société n’ait pas à financer des frais de formation inutiles». Marco Taddei, responsable romand de l’UPS explique: «[…] former davantage de sociologues ou d’anthropologues par exemple n’est pas en adéquation avec les besoins du marché du travail.»

Pour plusieurs postes de médecin-chefs, voire des professeur-es, la direction de l’Hôpital universitaire et le décanat de la faculté de médecine de l’Université de Zurich ont sélectionné directement des personnes au lieu de suivre une procédure d’appel publique. Selon des critiques, cette pratique est contraire à la pratique internationale, augmente le risque de copinage et décourage la relève interne. «Ce n’est qu’avec un appel d’offres public que les contribuables ont la garantie que la personne la plus appropriée sera effectivement nommée», estime l’ancien chef de clinique Roland Zimmermann.

Sous l’initiative de l’expert du climat Reto Knutti (EPFZ), une lettre ouverte a été signée par plus de 200 scientifiques engagés dans la campagne pour la loi sur le protection du climat. «Nous, scientifiques, sommes préoccupés par ces évolutions et nous nous engageons à ce que les décisions en matière de politique climatique soient prises sur la base des meilleures informations disponibles.»

Michael Graber, Conseiller national (UDC, VS), et chef de campagne contre ladite loi, juge cette action comme légitime mais «la science ne doit pas dicter la politique.» Par ailleurs il estime certains aspects «contraire à la vérité», et traite Reto Knutti d’«activiste». Ce dernier estime qu’il est également le rôle des sciences modernes de faire du fact-checking et regrette une désinformation ciblée lors de cette campagne, répandue sur les sites web de certains partis politiques.

Les scientifiques interviennent de plus en plus dans les médias et dans le débat public. Bonne ou mauvaise nouvelle? L’Université de Fribourg publie une série d’interviews sur ce sujet.

«Le préposé fédéral à la protection des données et à la transparence met en garde face au système d’OpenAI, sans toutefois formuler de recommandations précises. Il a pris contact avec les autorités italiennes, qui elles-mêmes discutent avec la société américaine»

Le professeur en finances et futur recteur de l’Université de Saint-Gall Manuel Ammann a été mandaté par le Département fédéral des finances pour enquêter sur les circonstances du rachat de Crédit Suisse. Le choix de cet expert a suscité des critiques, parce qu’il est Directeur du HSG Center for Financial Services Innovation, et le Crédit Suisse est le partenaire fondateur et stratégique de ce centre, avec un engagement de 20 millions de francs.

Des politiciens critiquent ce choix d’expertise (c.f. Tages-Anzeiger), tout comme le professeur en droit Markus Müller de l’Université de Berne, qui estime: «Un scientifique peut faire du très bon travail, au mieux de ses connaissances et de ses convictions. Mais [quand il est financé par des fonds privés] il devient toujours vulnérable parce qu’il est perçu comme dépendant, et il ne peut pas réfuter cette hypothèse.»

Selon les résultats d’un récent sondadge de Tamedia, il n’y a pas de problème de liberté d’expression et de recherche dans les universités suisses. Les membres d’un réseau pour la liberté académique Netzwerk Wissenschaftsfreiheit ne sont pas d’accord : ils mettent en garde contre le phénomène cancel culture. Quatre des neuf professeur-es suisses qui font partie de ce groupe ont pris position.

Peu de tabous sur la recherche, quasiment aucune invitation à donner des conférences annulée, mais une certaine autocensure : tels sont les résultats d’une enquête menée par Tamedia auprès de quelque 3500 professeur-es des universités suisses sur la liberté de recherche et d’expression.

Cette autocensure serait pour la plupart juste une prise en considération des autres, juge Adrian Daub, de l’Université de Stanford, l’auteur du livre «Cancel Culture Transfer» (2022). Dominik Balmer, journaliste du Tages-Anzeiger, en vient à la même conclusion.

«Considérant la tenue de réunions en «mixité choisie» à l’Université de Genève contraires à l’égalité de traitement entre les personnes, deux étudiants en droit membres de l’UDC portent l’affaire en justice. Enquête sur une offensive de droite contre la gauche woke.»

«Dans la communication sur les questions politiques et sociales, swissuniversities mise sur les valeurs centrales : fiabilité, honnêteté, respect et responsabilité.»

«Genève n’ayant pas une école polytechnique sur son territoire, nombre des start-up qui se développent dans le canton le font dans les services. Reste qu’il y a bien une matrice propre à Genève, qui produit de plus en plus de start-up orientées vers la production industrielle high-tech. Ce terreau fertile on le trouve au CERN et au département de physique appliquée de l’Université. Il est d’autant plus prometteur que la pandémie a fait prendre conscience de l’importance de l’industrie et de notre dépendance parfois problématique à la Chine.»

«Le vice-président de la Commission européenne Maros Sefcovic s’est montré optimiste mercredi sur un déblocage des discussions entre la Suisse et l’UE. Quelques heures avant de rencontrer Ignazio Cassis, il a dit espérer pouvoir clore les négociations d’ici l’été 2024.»

«Depuis 2017, Open Geneva organise un festival annuel d’innovation unique en son genre dont le but est de mobiliser l’intelligence collective à l’échelle d’une ville telle que Genève, riche d’une très grande diversité de personnes, en termes de culture comme d’expertise.

Comment imaginer que l’innovation soit un lien fort entre des musiciens, des personnes handicapées, des réfugiés, des personnes retraitées, des chercheurs des journalistes, des étudiants ou encore des fonctionnaires internationaux?»

«Berne prévoit de diminuer le budget alloué aux écoles polytechniques fédérales de 2%. Martin Vetterli, président de l’EPFL, s’inquiète: «Après l’exclusion du programme Horizon, ce n’est pas le moment de réduire nos efforts».»

« L’objectif consiste à réaliser des projets pilote pour accélérer le développement des nouvelles technologies, soutenir la formation aux métiers de l’énergie ou encore organiser divers événements (conférences, séminaires, ateliers).»

«Les universités sont tout particulièrement visées par le Républicain [Ron de Santis, gouverneur de la Floride], pourtant diplômé des prestigieuses universités Yale et Harvard. Le gouverneur et ses alliés veulent notamment démanteler les études et les politiques relatives à la diversité et l’inclusion (raciale, sexuelle), considérées comme «idéologiques», dans les établissements dépendant de l’État.»

Les universités jouent un rôle majeur dans la résolution des grands problèmes de société, mais la prise de conscience de ce fait a suscité un intérêt accru des gouvernements pour les universités, ce qui conduit dans certains cas à une « «influence excessive et inutile», que ce soit par le biais d’accords spéciaux, d’instruments de pilotage ou d’interventions ad hoc, a déclaré Michael Murphy, président de l’EUA (European University Associaton).

Selon le dernier tableau de bord comparatif sur l’autonomie des universités publié par cette association les universités européennes sont encore confrontées à «beaucoup trop» de restrictions à leur autonomie, ce qui les empêche de réaliser leur plein potentiel.

Le Conseil d’État vaudois souhaite  consacrer une enveloppe de 7 millions de francs de son Plan climat pour soutenir les écoles en matière de durabilité. Il s’agit de soutenir des projets pédagogiques et inciter les jeunes à se tourner vers des métiers liés à la transition écologique. […] Avec comme objectif: «accompagner les établissements obligatoires et postobligatoires dans leur dynamique de durabilité», indique jeudi le Conseil d’État.»

En décembre 2022, l’Université de Neuchâtel demandait 4 millions de francs de plus par an au Conseil d’Etat neuchâtelois. Fabian Greub, secrétaire général, explique quelles conséquences cela aura sur l’Université et ses étudiants si ce budget ne lui est pas accordé. Il répond également aux questions concernant l’augmentation de taxes d’études, proposée par le Conseil d’Etat.

« À quoi pourrait ressembler la vie dans une économie circulaire ? L’Empa et la Haute école pédagogique de Saint-Gall (PHSG) veulent développer, en collaboration avec des enfants doués, des visions pour un avenir durable et les consigner dans un livre illustré pour enfants. Les visions combinent la créativité des enfants et l’expertise des chercheurs.»