À la suite des accusations portées contre la professeure d’Harvard Francesca Gino, qui aurait modifié des résultats d’études afin de les faire correspondre à ce qu’elle souhaitait démontrer, Mathias Binswanger souligne dans un article de la NZZ les failles des sciences comportementales. Professeur d’économie politique à la Haute école spécialisée du Nord-Ouest de la Suisse, il explique que cette branche est plus vulnérable aux fraudes. Selon lui, trois facteurs sont en cause :
«Premièrement, les expériences donnent l’illusion d’une exactitude empirique qui ressemble à celle des sciences naturelles. […] Deuxièmement, les expériences en sciences sociales ne sont pratiquement jamais répliquées par d’autres chercheurs, car cela coûte cher et n’est pas intéressant. […] Troisièmement, les expériences permettent des mises en place arbitraires (appelées designs de recherche raffinés) qui permettent d’obtenir les résultats souhaités.»
Mathias Binswanger cite en exemple un étude de masse faite en 2015 par Brian Nosek, psychologue. «Sur 100 études publiées en 2008 dans trois revues en psychologie, seules 39 ont pu être confirmées.» Sa conclusion : «On peut tout simplement oublier la majeure partie de la recherche en psychologie. Certes, dans la plupart des cas, on ne triche pas de manière évidente comme dans le cas de Francesca Gino. Mais on ‘expérimente’ jusqu’à ce que l’on obtienne les résultats souhaités. C’est de la recherche bullshit.»
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