Isaac Kamola, professeur associé du Trinity College à Hartford, Conneticut, souligne l’importance de rester vigilant face à la rhétorique conservatrice contre le «wokisme», en particulier lorsqu’elle est déguisée en défense de la liberté académique. «Le mythe («boogeyman») des «professeur-es woke» est une excuse pour repousser les efforts politiques visant à rendre les universités plus démocratiques, plus inclusives et plus justes.»
Selon l’auteure de l’article, «Les anti-réformateurs suisses de l’enseignement supérieur, qui craignent que l’Europe n’importe les «guerres culturelles» américaines d’une manière qui menace la réputation d’un système d’enseignement supérieur autoproclamé humaniste, ont oublié une contradiction essentielle qui sous-tend les débats sur la liberté académique. En théorie, les travailleurs précaires bénéficiant de contrats à court terme ont également le droit de revendiquer la liberté académique.
«La précarité académique est la plus grande menace pour la liberté académique», affirme par ailleurs Isaac Kamola, qui prône la syndicalisation des universitaires.