Nous sous-estimons l’influence et le poids que les universités -«les cerveaux de nos pays» – ont dans des discussions politiques, «et nous nous laissons trop souvent et trop rapidement entraîner dans la politique quotidienne», estime le vice-recteur de l’Université de Vienne Helmut Kern. Pendant qu’il serait bon de «garder une certaine distance» par rapport à la politique, les universités devaient «répondre aux politiciens» lorsqu’elles étaient attaquées. D’autre part en ces temps difficiles sur le plan économique et politique, l’internationalisation et la formation de partenariats avec d’autres universités sont «une question de survie» pour son université.
Christopher Cripps, vice-président pour l’Europe et les affaires internationales de l’Institut polytechnique de Paris, est d’accord sur ce point: «En temps de crise, on se tourne vers ses amis.» Toutefois, il ajoute que les universités «doivent savoir quand tirer un trait, quand se retirer» lorsqu’un partenariat ne fonctionne plus ou qu’il y a un conflit de valeurs. «Ces valeurs, vous pouvez l’imaginer, incluent la liberté académique comme élément non négociable, la souveraineté et la sécurité, [et] la propriété intellectuelle. […] Si les valeurs ne voyagent pas, elles ne sont que du marketing.»
Funmi Olonisakin, vice-présidente chargée de l’international, de l’engagement et des services au Kings College London, considère par ailleurs que le travail de partenariat entre les universités européennes est loin d’être suffisant. Par ailleurs, si les universités «ne prennent pas des mesures prudentes pour créer un environnement de mentalité mondialisée, la même polarisation existera à l’intérieur des universités».