Des fraudes scientifiques en neurosciences sont dénoncées en parallèle en Suisse et aux Etats-Unis. Il s’agit dans les deux cas d’accusations de manipulation et de réutilisation d’images.
Au cours de ces derniers mois, Ariano Aguzzi, une «coriphée» du domaine des prions de l’Université de Zurich, a dû retirer ou corriger certaines de ses publications. Alarmée d’irrégularités il y déjà quelques années, la direction de l’université n’avait toutefois pas pris de mesures, «ce qui s’avère aujourd’hui très discutable»selon le Sonntagsblick, «[c]ar quatre ans après la fin de l’enquête [M.] Aguzzi a dû retirer l’un de ses travaux, jugé pourtant conforme aux attentes («sauber») par la direction de l’université, quatre ans après la fin de l’enquête. Pour un autre travail, qui avait également reçu la bénédiction de la direction de l’université en 2020, une correction a été effectuée en été 2024.»
Une autre point critiqué par le SonntagsBilck, est qu’il aurait utilisé à tort un titre de «MD-PhD» dans sa signature e-mail, sur Twitter et dans ses publications scientifiques, alors qu’il n’aurait jamais suivi un programme PhD (il est titulaire d’un doctorat en médecine humaine et de plusieurs doctorats honorifiques). L’Université de Zurich estime que c’était une erreur de traduction par la faculté de médecine, pas la sienne.
Aux Etats-Unis, un chercheur est accusé par la revue Science d’avoir trafiqué des images dans ses recherches, relate la SRF. Les études portaient principalement sur les maladies de Parkinson et Alzheimer. Eliezer Masliah aurait réutilisé des images pour des expériences totalement différentes, et à «des dizaines d’années» d’intervalles. Pas moins de 132 articles sont concernés, ce qui remet dès lors en questions un grand nombre de résultats scientifiques de ce domaine. La question de savoir qui était complice de ces fraudes est soulevée dans la dénonciation de Science, mais reste ouverte.