La RTS a analysé la base de données Retraction Watch, et en ressort que «l’explosion des rétractations, ou retraits, d’articles scientifiques est une réalité grandissante dans la recherche suisse».
L’article met principalement en évidence les éléments suivants :
- «le nombre de rétractations de papiers scientifiques dans le monde suit une courbe exponentielle depuis le début des années 2000» et la Suisse «suit une courbe similaire à la moyenne mondiale»
- un total de 304 rétractations ont eu lieu en Suisse depuis 1991, et trois-quarts de ces rétractations ont eu lieu depuis 2015
- «près de la moitié du corpus concernent des recherches liées à la santé ou à la médecine», un domaine qui «repose sur des modes d’administration de la preuve scientifique qui sont historiquement faciles à fausser et difficiles à invalider»
- «on compte notamment 105 papiers avec des erreurs avérées (dans les données, dans les images, dans l’analyse) et 90 cas où le travail des scientifiques suscite des questions. On retrouve aussi 28 cas de plagiats ainsi que 18 falsifications.»
Pour Andreas Mortensen, vice-président associé pour la recherche de l’EPFL, l’augmentation des rétractations de travaux suisses n’est en aucun cas un problème. «J’estime que cette augmentation témoigne surtout d’un accroissement de la rigueur en matière de publication scientifique.» Katharina Froom, rectrice de l’Université de Fribourg, abonde dans le même sens. Elle note également que la hausse des publications observée ces dernières années induit aussi mécaniquement une hausse des rétractations.
Pour Andreas Mortensen, un renforcement des protocoles de vérification des résultats avant publication serait un «coût en travail et ralentissement bien supérieur au gain en rigueur». Katharina Froom, pour sa part, souligne que la résolution de cette question ne peut se faire que par le biais d’une coopération internationale.