Selon l’autrice de l’article, depuis la première exclusion des hautes écoles suisses du programme Horizon Europe en 2014, les universités ressentent de plus en plus le besoin de se justifier et de montrer ce qu’elles apportent pour le pays et la société. Leur retenue dans le débat politique qui les concernait leur avait été reproché. Parallèlement, la lutte pour le financement, publique et privé, s’intensifie : «Ces dernières années, les programmes d’austérité sont devenus la norme au niveau fédéral. Après avoir augmenté pendant des années, le budget de l’éducation devrait diminuer cette année.»
En plus, «d’autres chantiers s’ouvrent» avec des mouvements socioculturels [par exemple en faveur de l’égalité et la diversité], «les universités risquent de se disperser». Par ailleurs, certain-es politicien-nes du Conseil national et du Conseil aux États auraient pris goût à prendre de l’influence sur les programmes de recherche, ce qui serait problématique, «car la science exceptionnelle ne germe souvent pas là où la politique aime attribuer des mandats de recherche».
Personne ne souhaite le retour aux tours d’ivoire, mais il serait important de clarifier les rôles de chacun. «Les universités ne peuvent conserver leur autonomie que si elles fournissent une recherche d’excellence. Et non pas en faisant de la publicité en permanence.»