Matthias Binswanger, professeur en économie dans une HES à Olten et privat-docent à l’Université de Saint-Gall, minimise l’importance de la participation suisse au programme Horizon Europe. «Des politiques et fonctionnaires prennent tout en compte pour accéder aux fondes européens pour la recherche. Mais pourquoi? Les appels d’offres entraînent beaucoup de bureaucratie et de temps mort.»
Au lieu de ressembler à la Champions league (Astrid Epiney) ou une Olympiade (Michael Hengartner), le concours pour les fonds de recherche européens ressemblerait plutôt à du patinage artistique. Il s’agirait de quantifier la qualité de la présentation. «Mais les membres d’un jury spécialisé n’ont, malgré leurs connaissances d’experts, pas un super cerveau qui pourrait chiffrer la qualité. Essentiellement, les comités d’experts basent leur jugement sur des indicateurs quantitatifs» comme le nombre de publications, de projets réalisés avec succès, de co-auteurs renommés ou de partenaires pour des coopérations. Cela aurait comme effet qu’il est donné à celui qui a (The Mattew effect in science funding). «Si les meilleurs projets sont encouragés est une autre question.»
Un autre problème, selon l’auteur, sont les coûts de la bureaucratie. «En effet, plus les projets sont importants et complexes, et plus le nombre de partenaires de recherche augmente, plus la charge de travail liée à ces activités est importante. Et à chaque programme-cadre, les procédures et les règles sont à nouveau modifiées. […] Mais la plus grande partie du temps perdu réside dans l’élaboration d’un nombre énorme de demandes de recherche infructueuses.» Le taux de succès pour ces demandes était à moins de 12% pour Horizon 2020.
En conclusion, il estime que dans beaucoup de cas, un programme de recherche national et meilleur, car il est moins bureaucratique et plus efficace.