Francesca Gino, professeure à la Harvard Business School qui avait été dénoncée en juin par le collectif Data Colada pour falsification des données de recherche, poursuit ses accusateurs en justice. Elle attaque à la fois son université, le doyen Srikant Datar et les trois scientifiques du collectif pour «[…] diffamation à l’encontre de toutes les parties, rupture de contrat, mauvaise foi et discrimination fondée sur son sexe». De plus, elle exige 25 millions de dédommagements pour «perte de revenus, atteinte à la réputation et détresse émotionnelle.» (The Washington Post)
En juin, la chercheuse avait été mise en congé sans solde par la direction pour une durée de deux ans et n’avait plus le droit d’entrer sur le campus. Son avocat et elle-même remettent en cause l’enquête menée par l’université, qui avait conclu à une mauvaise conduite dans la recherche.
La loi SLAPP (strategic lawsuit against public participation) «permettant de se désengager rapidement d’un procès si celui-ci porte atteinte à votre liberté d’expression» n’est pas assez forte dans l’Etat du Massachussetts. Le procès ne pourra donc pas être évité ou écourté, comme il le fut en Californie, lorsque le chercheur Mark Jacobson avait tenté de poursuivre un journal qui avait critiqué son travail ─et qu’il avait perdu.
Ce genre de procès décourage les scientifiques qui pointent les erreurs et les mauvaises pratiques. En général, ils préfèrent se tourner vers PubPeer, un site web où il est possible de publier anonymement des commentaires sur des articles. Les trois scientifiques du collectif ont quant à eux ouverts un crowdfunding sur internet pour obtenir suffisamment d’argent pour payer une partie des frais de justice. Ils ont déjà récolté la somme nécessaire. (Vox.com)
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